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« Nous avons diminué le bruit dans les ateliers »
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« Nous avons diminué le bruit dans les ateliers »

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Son défi Tecta, PME d'oxycoupage métallique basée près de Mulhouse, a supprimé les points de dépassement des normes d'exposition au bruit de ses salariés.

— Photo : Le Journal des Entreprises

« Le bruit était un enjeu majeur de protection de la santé de nos 48 salariés, explique Jean-Luc Ruffenach, directeur général de Tecta, à Ottmarsheim, près de Mulhouse (CA 2014 : 18 M€). Il est certes inhérent à notre activité de transformation de l'acier. Et quand des plaques s'entrechoquent, cela ne passe pas inaperçu : les pièces que nous fabriquons pèsent jusqu'à 25 tonnes...

Procédé de découpe sur l'eau

Avec des pointes à 95 décibels, nous avions cependant atteint un niveau excessif. Il dépassait d'ailleurs de 10 décibels les normes autorisées. Nous avons pris le problème à bras-le-corps avec l'appui de la Carsat Alsace-Moselle, en cherchant un à un les points d'amélioration. Grâce aux actions entreprises, nous ne dépassons plus le seuil de 85 décibels. Pour l'oxycoupage, nous avons développé un procédé de découpe sur l'eau, en participant au déploiement de cette technologie qui était émergente sur le marché au moment où nous nous y sommes intéressés. L'eau joue un rôle d'amortisseur de bruit, en plus de présenter des atouts environnementaux. La partie de nos oxycoupages qui recourt à des machines plasma s'effectue même sous l'eau.

Un budget de 240 000 euros

Par ailleurs, la machine à grenailler et les tonneaux d'évaburage ont été "capotés" : ils ont été recouverts de caissons qui ont un effet antibruit grâce à leurs panneaux sandwich renfermant un isolant phonique. Enfin, nos bouchons sont formatés pour chacun de nos salariés : nous faisons prendre l'empreinte de leur oreille pour adapter au mieux les bouchons, qui sont renouvelés régulièrement. Au total, nous avons investi 240 000 euros dans les mesures contre le bruit, avec une aide de la région Alsace. La somme n'est évidemment pas négligeable mais c'était une décision pleinement assumée.

Compte pénibilité

Récemment, les normes ont été abaissées à 82 décibels. Cela va impliquer pour nous un nouvel effort. Nous n'en sommes pas loin, mais chacun sait que gagner les derniers points d'amélioration est parfois le plus difficile. Les efforts entrepris sur le bruit ont permis d'aborder l'un des facteurs du compte pénibilité. Sur ce sujet, nous serons concernés notamment par les questions de station debout, de fortes variations de température, de vibrations mécaniques ou encore de gestes répétitifs. Mais pas par la manutention manuelle de charges lourdes, car ce sont nos outils de levage qui les manipulent. »

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