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Pomone investit 16 millions d'euros dans son atelier
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Pomone investit 16 millions d'euros dans son atelier

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Le fabricant de tartes aux pommes Pomone, à Champigné (Maine-et-Loire), va augmenter ses capacités en injectant 16 millions d'euros dans son outil de production. Des investissements suivis dès cette année de nouvelles embauches.

Dirigé par Eric Sarazin, Pomone a pratiquement doublé son chiffre d'affaires entre 2013 et 2017 — Photo : Florent Godard

L’arboriculteur Eric Sarazin va investir pas moins de 16 millions d’euros dans Pomone, son atelier de tartes aux pommes situé au milieu de ses vergers de Champigné, dans le Haut-Anjou. Sa pâtisserie a le vent en poupe. Son chiffre d’affaires a bondi de 7,6 M€ en 2013 à 14,1 M€ en 2017 (pour 1,6 M€ de résultat net). Une activité qui aide à pérenniser une exploitation agricole qui a perdu de l’argent ces dernières années. Pomone fabrique toute une gamme de tartes et clafoutis aux pommes, des fondants au chocolat et autres desserts destinés à la restauration, la GMS et l’export. Cette PME de 60 salariés va d’abord étendre son atelier de 3 500 m² (pour porter sa surface à 6 700 m²), puis s’équiper en machines (pétrins, fours, machines d’emballage…). En cours, les travaux s’achèveront cet été, pour une mise en service complète du site à la rentrée.

Effectif rapidement doublé

« Nous cherchons à diminuer la pénibilité au travail et à améliorer la qualité, en intégrant les dernières technologies de surgélation par exemple », esquisse Eric Sarazin, directeur général de la PME chapeautée par la holding familiale Sarafruits. Avec l’ambition d’augmenter le chiffre d’affaires de 14 M€ en 2017 à 24 M€ d’ici à quatre ans. Pour y parvenir, l’entreprise va recruter 60 personnes cette année : des pâtissiers, des opérateurs et des techniciens pour la maintenance des machines.

A l’heure où le consommateur scrute la composition des produits qu'il achète et se méfie des plats trop transformés, l’Angevin anticipe une hausse de la demande. « Le consommateur réclame des produits français et de terroir, une liste d’ingrédients courte, un impact environnemental réduit, etc. », liste l’entrepreneur. Pomone et Sarafruits misent ainsi sur les labels : pommes du Val de Loire, vergers écoresponsables, farine CRC, gammes bio… Le fait que Pomone s’approvisionne à plus de 50 % dans le vergers d’Eric Sarazin (plus de 8 000 tonnes de pommes produites par an) s’avère un atout. Ces derniers s’étendent sur 200 hectares, dont 40 plantés de prairies fleuries et de bosquets pour favoriser la biodiversité, en fournissant un habitat aux coccinelles prédatrices de pucerons, etc.). L’Angevin dit aussi vouloir arrêter l’usage du très décrié glyphosate à terme.

La pomme ne rémunère plus assez

Pas question d’abandonner son métier d’arboriculteur malgré les difficultés. « La surface des vergers a tendance à diminuer dans la région car la pomme ne rémunère plus assez, constate-t-il. La main d’œuvre pèse 65 % du coût de revient du fruit et les contraintes environnementales, qui sont une bonne chose, impactent le prix et donc les ventes à l’export, où la France rivalise avec l’Italie, l’Allemagne ou la Pologne. »

La holding Sarafruits (les vergers de la Cochetière, les vergers et l'atelier Pomone, Flash fruits et Foucteau) emploie au total 280 salariés et réalise 40 M€ de CA. Quatrième génération à la tête de l’entreprise fondée au XIXe siècle, Eric Sarazin pilote en tandem avec son père François, président de Sarafruits. Passage de témoin prévu d’ici deux ans.

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