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Les entreprises du port de Strasbourg veulent verdir leur plan de transport
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Les entreprises du port de Strasbourg veulent verdir leur plan de transport

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En développant l’usage du vélo, les industries portuaires veulent limiter l’usage de la voiture individuelle, mais aussi renforcer leur attractivité.

Anne-Marie Jean, présidente des Ports de Strasbourg, Alain Jund, vice-président de l’Eurométropole en charge des mobilités, et Sophie Dupressoir, conseillère de Strasbourg en charge de la ville cyclable, inaugurent la nouvelle piste de la zone portuaire — Photo : Nathalie Stey

Amener ses salariés à utiliser un moyen alternatif à la voiture individuelle pour se rendre à leur travail est un challenge compliqué à relever quand on est situé à l’extérieur d’une agglomération. C’est pourtant le défi que se sont lancé les industriels présents dans l’emprise du Port autonome de Strasbourg, qui regroupe quelque 8 000 salariés. "Un sondage réalisé à l’automne 2020 révélait que 78 % d’entre eux utilisaient leur voiture pour rejoindre leur poste. Mais la majorité des personnes interrogées étaient prêtes à changer de comportement", indique Stéphanie Treger, cheffe de projet transition portuaire des Ports de Strasbourg.

Covoiturage : un début difficile

En coopération avec le Groupement des usagers des ports de Strasbourg et l’Eurométropole, ces derniers ont lancé dès 2012 une démarche visant à promouvoir les modes alternatifs. Elle a permis de renforcer la desserte de la zone par les transports en commun, en offrant plus d’amplitude horaire. Les trois partenaires ont aussi essayé de développer le covoiturage, avec un premier retour mitigé. "L’initiative s’est heurtée à la difficulté pour les gens de changer leurs habitudes", reconnaît Stéphanie Treger. Un nouvel essai a été lancé début 2023, utilisant l'application proposée par la société francilienne Klaxit (60 salariés). Elle permet au conducteur d’être défrayé à hauteur de 10 centimes le kilomètre et pour les passagers, de bénéficier de la gratuité des trajets. "Nous comptons sur les entreprises pour sensibiliser leurs salariés", note la responsable.

Troisième volet d’action : la promotion de l’usage du vélo. Un nouveau tronçon de 1,4 km de piste cyclable vient d’être inauguré, financé à parts égales par le Port autonome et l’Eurométropole. Il permet de prolonger le réseau cyclable du port (9 km au total) et de desservir une quinzaine d’entreprises supplémentaires, tout en assurant la sécurité des cyclistes. Un aspect crucial au regard de l’important trafic de poids lourds au sein du port. "Le développement des modes doux correspond à un critère de choix des salariés ; c’est devenu un facteur de compétitivité et d’attractivité pour les entreprises", estime Anne-Marie Jean, présidente des Ports de Strasbourg. Un constat que ne contredit pas Olivier Weymann, directeur stratégie et performance environnementale de Soprema.

Soprema adepte de la petite reine

Le fabricant de solutions d’étanchéité fait figure de bon élève au sein de la zone portuaire. 20 % de ses salariés rejoignent en effet l’entreprise à vélo. À ces derniers s’ajoutent les personnes adeptes du covoiturage ou des transports en commun. L’industriel a développé un partenariat avec la société Tandem pour mettre à la disposition de ses collaborateurs quelque 71 bicyclettes. Il a aussi veillé, dans le cadre de la construction de son nouveau siège, à proposer aux cyclistes suffisamment de places abritées et à concevoir une cantine attractive pour que les salariés ne soient pas tentés de rentrer chez eux le midi. "L’idée est d’éviter au maximum que les gens prennent leur voiture. Changer les mentalités en matière de mobilité n’est pas facile, mais la démarche est cohérente avec l’image que nous voulons véhiculer", indique Olivier Weymann. Le programme doit désormais être déployé sur les autres sites français du groupe.

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