Voilà deux mois que Kirn Production (CA 2022 : 42,30 M€ ; 309 salariés) renoue avec les bénéfices. Dans l’attente de continuer à s’agrandir sur son site d’Illkirch-Graffenstaden, à proximité de Strasbourg, le boucher, charcutier et traiteur bas-rhinois a fait l’acquisition, en 2021 puis en 2022, de nouveaux outils de production comme une ligne de fabrication des galettes de pommes de terre, l’un des produits phares de l’entreprise familiale, dans le but d’accroître sa production de 50 %. Des outils qui réduisent également la pénibilité au travail.
Des contenus bientôt recyclables
Une ligne de conversion d’emballages permettant de réduire l’émission de plastiques a aussi été ajoutée. "D’ici la fin de l’année, nous allons pouvoir proposer 95 % de contenus recyclables", détaille le dirigeant. Ces investissements dans l’outil de production, à hauteur de 2 millions d’euros, ont bénéficié en 2022 d’une subvention de 440 000 euros en provenance du Fonds européen agricole pour le développement rural (FEADER Relance) dans le cadre du dispositif "Diagnostic du Futur" de la Région Grand Est. Mais il est encore prématuré pour que Kirn Production réenclenche ses deux projets d’extension. Le premier concerne la construction d’un bâtiment de 1 800 m2 pour agrandir le pôle charcuterie pâtissière avec, à la clé, la création de 50 emplois. Initialement chiffré à 6 millions d’euros avant que la crise sanitaire et la guerre en Ukraine ne s’en mêlent, il s’élève aujourd’hui à 9 millions d’euros.
"Pour l’heure, on fait le dos rond"
Le second investissement, non chiffré, porte sur une extension de 3 000 m² pour développer les produits traiteurs et les plats cuisinés. La flambée des matières premières dans l’agroalimentaire et la hausse des coûts de l’énergie ont remisé ces deux projets dans les cartons. "Pour l’heure, on fait le dos rond. On préfère attendre, refaire notre trésorerie et sécuriser l’entreprise", analyse Patrick Kirn, le PDG de Kirn Production. "Notre trésorerie s’est dégradée de 2 millions d’euros dont la moitié en raison de l’allongement des délais de commande", poursuit-il. Toutefois, si la situation continue de s’améliorer, il n’exclut pas de passer à la vitesse supérieure dès l’année prochaine.
