Nicolas Sillon (CEA Tech Occitanie) : « L'objectif est de rester généraliste »
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Nicolas Sillon (CEA Tech Occitanie) : « L'objectif est de rester généraliste »

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Parmi les six plateformes régionales de transfert technologique que compte le CEA Tech, l'antenne occitane est la première à s'être établie dans ses propres locaux : plus de 7 000 m2 inaugurés en décembre et dédiés à la diffusion de technologies innovantes aux industries du territoire. Le responsable du CEA Tech Occitanie, Nicolas Sillon, expose les projets phares de la plateforme pour 2019.

Les 37 collaborateurs du CEA Tech Occitanie, dirigé par Nicolas Sillon, vont à la rencontre des industriels pour comprendre leurs besoins, stratégies d'innovation et budgets — Photo : CEA/Dumas

Par quels moyens le CEA Tech Occitanie multiplie-t-il les partenariats industriels sur le territoire ?

Nicolas Sillon : Depuis 2013, nous avons coopéré sur 200 projets avec plus d'une centaine de partenaires industriels. Parmi les 37 collaborateurs du CEA Tech Occitanie, on trouve des ingénieurs-chercheurs, des responsables management et sept personnes (5 à Toulouse et 2 à Montpellier) qui prospectent pour l'innovation. Ils vont à la rencontre des industriels chez eux pour comprendre leurs besoins, stratégies d'innovation et budgets. Le but est ensuite de leur montrer en quoi les briques technologiques développées par les 4 500 chercheurs du CEA Tech peuvent leur être utiles.

Nous organisons aussi des afterworks à Labège (siège du CEA Tech Occitanie, NDLR), lors desquels un expert du CEA Tech rencontre une dizaine d'entreprises autour d'une thématique donnée. Nous avons également prévu d'organiser des Tech Days prochainement.

Quels projets phares en 2019 ?

N. S. : Nous voulons d'abord créer un pôle d'excellence grâce à notre plateforme dédiée à l'électronique de puissance. Le projet très structurant développé avec nos partenaires R&D installés sur site (APSI3D et Exagan) est consacré à des matériaux semi-conducteurs capables de résister aux très fortes tensions, pour une utilisation dans les avions ou les trains par exemple. Nous souhaitons aussi nous positionner sur la santé par la création de structures, en nous appuyant sur les start-up et sociétés actives comme Noptrack, MHComm ou Airfan. Autre grande réalisation, la jeune pousse V-nano a été créée pour industrialiser une technologie du CEA Tech qui permet d'encapsuler des molécules médicamenteuses. Une usine est en construction à Langlade pour proposer dès fin 2019 des solutions pour la production de nano-médicaments stériles injectables pour essais cliniques et petites séries aux industriels de la pharmacie, de la biotech ou de la cosmétique. La première création d'une usine directement liée au CEA Tech Occitanie va également avoir lieu cette année chez la Société nouvelle d'affinage des métaux (Snam) en Aveyron.

Qu'en est-il de la 4e plateforme du CEA Tech Occitanie en cours de construction ?

N. S. : Totem sera en premier lieu une vitrine de 650 m2 sur la transition énergétique. En novembre, il sera le premier démonstrateur de cette taille d'un bâtiment totalement autonome en énergie, une étape supplémentaire au-delà de la structure à énergie positive. L'énergie solaire uniquement sera utilisée pour faire fonctionner le bâtiment, sans aucun raccordement au réseau ERDF. Ce lieu aura également pour mission de tester des technologies pilotes en environnement réel (nouvelles batteries, chaînes hydrogène, panneaux solaires...). L'idée est d'avoir un flux d'entreprises occitanes qui viennent positionner leurs technologies. Cobrane ou Coldinnov seront notamment partenaires industriels sur Totem. Finalement, l'aéronautique ne représente que 25 % des projets et les 75 % restants touchent des secteurs très variés. L'objectif est vraiment de rester généralistes et de booster l'ensemble de ces filières sur le territoire.

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