Fondé en 1975 à Castanet-Tolosan, Soterem (70 salariés ; CA 2019 : 9,1 M€) est spécialisé dans les dispositifs électromécaniques et les moteurs pour le spatial, le nucléaire, la défense et l’aéronautique. La crise liée à l’épidémie de coronavirus a bien entraîné des annulations et reports de commandes, mais la société a compensé en partie grâce à son champ d’action multisectoriel. Soterem maintient l’investissement prévu sur son outil de production et n’a volontairement pas fait appel au chômage partiel afin de remobiliser ses effectifs sur les projets d’innovation.
"Nous avons déjà investi 400 000 euros dans l’optimisation d’un bâtiment, dans le but de développer de plus grandes séries de moteurs et électromécanismes", précise la directrice générale Corine Lacoste. Soterem a démarré avec la fabrication de dispositifs expérimentaux pour le nucléaire et le spatial, ainsi que des ventilateurs supports de vie pour la Station spatiale internationale, depuis son rachat par l’ancien PDG de Technofan dans les années 1990. Et à partir de son intégration à la holding Neuvessel en 2001, l’entreprise a converti aux normes spatiales et nucléaires les moteurs et électromécanismes fabriqués par Sermat, la plus grande société du groupe. Ce sont ces produits que Soterem souhaite produire en plus grandes quantités.
400 m2 de surface de production en plus
En plus des bureaux transformés en ateliers de production et d’une nouvelle salle dédiée aux procédés spéciaux, Soterem investit 700 000 euros pour l’augmentation de 400 m2 et la modernisation de ses zones de production et d’essais. "En dépit de la crise, nous parions sur l’avenir et maintenons l’opération, affirme Corine Lacoste. C’est la première fois que Soterem réalise des travaux de cette ampleur, et nous sommes en train de travailler avec l’architecte pour que le chantier se passe au mieux afin de continuer à produire tout en respectant les distanciations sociales".
Par ailleurs, la société a choisi de ne pas avoir recours au chômage partiel, mais de rediriger les effectifs en sous-activité vers les projets d’innovation. Soterem travaille notamment depuis une dizaine d’années avec le Centre national d’études spatiales (Cnes) sur un système de séparation mécanique réarmable. "Nous venons de terminer la phase de qualification pour le spatial de cet écrou qui permet de séparer deux mécanismes déployables et rétractables, précise la directrice générale. Des industriels nous ont déjà consultés pour des quantités de plusieurs milliers d’écrous, ce qui conforte nos projets d’aménagement des ateliers de production".
Concurrencer les Américains
Soterem compte commercialiser l’écrou courant 2021 pour le spatial, et concurrence les autres fournisseurs principalement américains, notamment auprès des entreprises de l’hexagone à l’affût d’équipements "made in France".
La société, dont les principaux clients sont Nexter, Ariane, MBDA, le CEA, Dassault ou TechnicAtome a, en dépit de l’avantage de fournir plusieurs secteurs, tout de même été impactée par le dépôt de bilan de petites entreprises de l’aéronautique. Soterem estime donc un chiffre d’affaires 2020 entre 7,2 et 7,5 millions d’euros, en baisse de 20 % par rapport à ses prévisions initiales. Toutefois, l’entreprise reste confiante et mise tout sur les deux prochaines années pour remonter la pente.