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La stratégie numérique de Bugbusters
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La stratégie numérique de Bugbusters

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Depuis 2003, Bugbusters a subi de nombreux changements de métiers. Loïc-Marie Péquignot a repris l'entreprise début 2016 et s'est fixé l'objectif d'en faire un champion du déploiement numérique multi-sectoriel.

— Photo : Le Journal des Entreprises

Créée en 2003 par Stéphane Cros et Jean-Pascal Peyret, Bugbusters a d'abord explosé sur le concept de « plombiers de l'informatique » (dépannage informatique chez les particuliers), puis a surfé sur la vague des installations de box internet pour le compte d'opérateurs, Orange en particulier. Des activités aussi porteuses qu'éphémères qui ont valu à l'entreprise de graves difficultés et la nécessité de changer sans cesse de business model. « On ne peut pas faire 50 métiers si l'on a pas une taille critique », remarque Loïc-Marie Péquignot, président de Bugbusters. « La capacité de Bugbusters, c'est de déployer des solutions pour le compte de clients par milliers, partout en France et en Europe ».

Après 2011, avec le soutien de Midi-Capital devenu majoritaire, Jean-Pascal Peyret a conduit une restructuration en se concentrant sur le dernier geste de la chaîne informatique et en recourant à des partenaires extérieurs. S'ajoutèrent des opérations de croissance externe sur Proxi Connect, spécialiste du déploiement de services aux utilisateurs informatiques en 2012, et Indigo Global Services, expert de la gestion de parcs informatiques pour les TPE-PME en 2013.

Une double stratégie

« Dès que je suis arrivé, explique Loïc-Marie Péquignot, j'ai revendu Indigo à Novatim, beaucoup plus gros, car entre 10 et 100 postes, vous n'intéressez personne : de ce fait, on s'est concentré sur notre métier du déploiement numérique. Nous mettons en oeuvre les systèmes et assurons beaucoup de formation. Par exemple, actuellement, on déploie 45.000 smartphones pour Airbus dans quatre pays. » Le nouveau patron mène une double stratégie : « D'abord de croissance organique, j'ai investi 500 K€ à mon arrivée et nous avons recruté 30 personnes dont 50 % de techniciens. Aujourd'hui, nous avons atteint la rentabilité car on a doublé l'activité en six mois. De 500 K€ facturés par mois en janvier, on est passé à 1 M€ dès septembre ». Parallèlement, « pour être dans les objets communicants, nous avons constitué une joint-venture avec le groupe Devoteam afin de déployer les compteurs Linky pour le compte d'EDF. Depuis juin, Energy Dynamics a gagné 5 contrats en région parisienne, à Aix-en-Provence et a recruté 63 personnes. Des contrats à 5 M€ sur 5 ans, et, bonne nouvelle, nous venons encore d'en gagner 5 autres, un portefeuille de 40 M€ donc. Nous sommes dans une logique de concentration sur un même métier ».

Une autre acquisition en cours

Une logique qui vient aussi de conduire Loïc-Marie Péquignot à acquérir Aenima, « une petite pépite de moins de 10 salariés, intéressante car périphérique à nos activités d'informatique », active dans le domaine audiovisuel. « C'est un segment de marché où nous étions à la marge mais pas avec leur niveau de qualité, eux qui ont comme clients Audi, L'Oréal, la DGA... ». Et d'ajouter, « la transformation digitale des entreprises est en route et ça nous amène une compétence-clé pour nos gros clients fournisseurs qui installent ce type de choses chez leurs clients. Par ailleurs, c'est une activité à marge confortable ». Pour l'heure, l'activité de Bugbusters se ventile ainsi : 40 % dans l'IT, 40 % pour les télécoms et 20 % pour le digital. « Ces 20% sont appelés à croître jusqu'à 35% environ, grâce à notre coopération avec Videlio, qui nous amène à équiper 700 salles de réunions pour une banque ou encore 900 stations-service ». Dans cette logique, le nouveau patron de Bugbusters est à l'affût de tout ce qui peut servir sa stratégie. « D'autres univers nous intéressent : je regarde actuellement une entreprise spécialisée dans le déploiement de réseaux intelligents, nous ne sommes pas loin d'un accord pour début 2017 ». Objectif : 30 M€ de chiffre d'affaires à horizon 2019.

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