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Coronavirus : le coup de gueule d’un patron du BTP contre les « profiteurs » du marché des masques
Toulouse # BTP

Coronavirus : le coup de gueule d’un patron du BTP contre les « profiteurs » du marché des masques

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Dirigeant de Géo, une entreprise du bâtiment située à Toulouse, Franck Porcel s'est lancé en 2019 dans la vente en ligne de produits pour le BTP. Prix prohibitifs chez les fabricants de masques, hausse des tarifs chez les transporteurs, sociétés fantômes : l'entrepreneur dénonce ceux qui profitent d'un marché encore chaotique.

— Photo : DR

Ce jeudi 23 avril, Franck Porcel, dirigeant de l’entreprise toulousaine de travaux d’isolation Géo (30 salariés, CA 2019 : 3 M€) a reçu une première commande de masques de protection de type 1 : 14 000 exemplaires, expédiés par avion par un de ses fournisseurs en Chine.

La recherche de ces protections individuelles, indispensables pour la reprise des chantiers, ne s’est pas faite sans mal. « Le marché des masques reste totalement chaotique : nous avons été démarchés par des fabricants vendant des masques de type 1 à plus de 3 euros l’unité, quand il ne s’agissait pas de sociétés fantômes, raconte le dirigeant. Sans parler de certains transporteurs qui ont augmenté leurs tarifs de 50 % pour le fret aérien ! »

Des clients échaudés

Le salut est donc venu d’un des partenaires du groupe Géo, ou plutôt de sa filiale ITE Shop, créée l’an dernier pour vendre en ligne les produits d’isolation thermique par l’extérieur conçus ou sélectionnés par Franck Porcel. Ce fournisseur a assuré le contrôle des masques chez les fabricants, leur colisage, et leur expédition par avion, seule solution pour être livré en moins de six semaines.

D’autres expéditions sont prévues pour les prochaines semaines, qui vont permettre d’étoffer l’offre de masques sur le site d’ITE Shop. « Nous avons déjà prévendu un peu plus de 130 000 unités, la plupart du temps pour des entreprises de travaux mais aussi des fédérations de BTP, des architectes, des bureaux d’études… La plupart du temps, ces clients ont limité leur commande à 1 000 exemplaires car ils ont été échaudés par les profiteurs qui sévissent sur le marché », assure Franck Porcel.

Reprise des chantiers

Le dirigeant a choisi de vendre ces masques 0,80 euro HT l’unité, 15 centimes au-dessus de leur prix d’achat, pour ne pas encourager la spéculation. « Cela restera une offre ponctuelle pour nous, le temps que le marché se régule », précise l’entrepreneur.

Une partie de ses masques est naturellement destinée aux équipes du groupe Géo : la moitié des compagnons a déjà repris les chantiers, et l’entreprise devrait tourner en pleine charge dès la première semaine de mai. « La confiance reprend petit à petit, notamment chez les particuliers qui refusaient encore de faire entrer des personnes extérieures il y a quinze jours », se félicite Franck Porcel.

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