Gwénaël Merlio a vu juste. Opticien-lunetier puis directeur de magasin Afflelou pendant plus de dix ans, il a été l'un des premiers à s'intéresser au marché de l'optique à domicile. Il a créé sa société, L'Opticien qui bouge, à Toulouse en 2013 : « J'ai remarqué que les adultes actifs emmenaient leurs parents chez l'opticien après le travail, d'où un encombrement notoire des boutiques. J'ai donc trouvé logique de déplacer le magasin chez le client, notamment dans un premier temps chez les personnes âgées ou à mobilité réduite. »
Deuxième paire à 1 €, tiers payant, ajustement des lunettes... L'Opticien qui bouge propose les mêmes services qu'en boutique, et sans surcoût pour le déplacement chez le particulier. Il y a cinq ans, l'entreprise proposait 250 montures différentes. Aujourd'hui, ce sont plus de 600 échantillons qu'elle transporte dans sa camionnette - c'est plus que certaines boutiques. Et le succès est tel que la clientèle correspond désormais pour moitié à une population jeune.
Sept villes conquises
Le groupe qui compense ses coûts de transport par des locaux petits et sobrement décorés, a réalisé 550 000 € de chiffre d'affaires en 2017, dont 180 000 € dans la Ville rose. En plus d'être deux salariés à Toulouse, un réseau de franchises a été développé en 2015. Avec ses sept collaborateurs, Gwénaël Merlio couvre ainsi Poitiers, Niort, Troyes, Lille, Châteauroux et Mont-de-Marsan. En parallèle, il crée cet été un nouveau contrat d'agents commerciaux : « Cela permet au vendeur de tester le concept pendant un an et de pouvoir se franchiser par la suite, explique le gérant. Nous recrutons dix de ces agents dans le grand Sud-Ouest ».
En outre, L'Opticien qui bouge a été contacté par l'espace de coworking Lab'Oïkos et le Village by CA 31 pour y organiser des interventions. Dès le mois de septembre, la société leur proposera, via un magasin éphémère sur place, vérification de corrections et maintenance de montures. Les collaborateurs distribueront également conseils de positionnement devant l'écran d'ordinateur ou de yoga visuel directement au sein des bureaux.
Vers le marché des professionnels
La société compte aussi parmi ses clients Latécoère, Zodiac, Dassault ou STAF, et a entamé des discussions avec Derichebourg et Vinci Construction. Dans ce cadre industriel, L'Opticien qui bouge propose aux salariés des montures de lunettes de protection professionnelles. En 2017, le groupe a vendu 1 400 paires de lunettes tous marchés confondus, dont 450 à Toulouse.
Par ailleurs, Gwénaël Merlio, qui vient de s'associer à Rachid Belaziz, fondateur du cabinet RBMG Consulting, souhaite ouvrir son propre centre de formation pour opticiens-lunetiers itinérants : « L'école devrait ouvrir dans la Ville rose en 2019 et sera destinée aux jeunes diplômés motivés par une vision différente du métier. Organisation, communication, gestion, contact et service très personnalisés au client seront enseignés. » L'Opticien qui bouge a reçu le prix de la Meilleure Innovation Santé aux Trophées SilverEco 2018.
