Certains médias ont rapporté que le Circuit était à vendre. Qu’en est-il ?
Stéphane Clair : Slavica (Ecclestone, NDLR) ne veut pas vendre mais des offres sont analysées en vue d’une éventuelle vente des actions. Comme pour toutes les belles entreprises, il y a de l’appétit pour le Circuit Paul Ricard (90 salariés, CA : 25 M€). Si un dossier arrive au bout, cela pourrait se faire dans les délais légaux et administratifs nécessaires. Les investisseurs, internationaux, achètent 50 ans d’histoire, mais aussi des capacités de développement pour l’avenir. On parle là d’une vente globale de la Destination Castellet, qui englobe, outre le Circuit, deux hôtels et un aéroport.
Quelle est sa valeur ?
Nous faisons une étude très précise de la valorisation. La valeur est infinie si l’on considère qu’aujourd’hui il serait impossible de recréer un tel lieu en partant de zéro en France, qui plus est sur le pourtour méditerranéen. Si l’on s’attarde en revanche sur les contraintes réglementaires ou le coût du travail français, il peut valoir beaucoup moins. Sa valeur varie entre zéro et l’infini.
En ce début d’année, le Circuit ajoute en outre de belles dates à son calendrier ?
Notre calendrier d’événements est riche en nombre et en qualité avec trois épreuves de championnat du monde (Bol d’Or, Grand Prix, Supermoto), des épreuves européennes, des rendez-vous habituels comme le GT World et pour la première fois les FIA Motorsport Games, les « Jeux Olympiques des sports mécaniques ». Nous avons remporté l’organisation de cet événement avec la ville de Marseille : elle offre un nom international pour une belle cérémonie d’ouverture et nous, nous avons les infrastructures, l’espace pour créer un village olympique et des tracés autour du circuit pour les courses de côte et rallyes.
Pouvez-vous préciser en quoi le Circuit est exemplaire sur le front du développement durable ?
Partant du postulat que le circuit ne peut vivre et perdurer dans le temps que s’il est accepté par son environnement, ses fermetures annuelles aux sports mécaniques font partie des solutions et nous les acceptons. Nous allons aussi plus loin en faisant du développement durable un axe fort de notre stratégie et un outil de différenciation. Depuis trois ans, nous avons un poste dédié, occupé par notre DRH Nathalie Reitzer et nous y consacrons en moyenne 5 % de notre chiffre d’affaires.
L’année dernière, nous avons voulu le faire savoir et avons fait acte de candidature auprès de la FIA (fédération internationale de l’automobile), qui a mis en place un référentiel. Dix-sept sujets ont été audités et nous avons décroché la certification trois étoiles de la FIA. Notre circuit est le seul circuit français et le second circuit de Formule 1 au monde (après Barcelone) à obtenir ce niveau. Cette nouvelle a déclenché une prise de conscience des autres circuits, nous en sommes fiers car nous sommes en avance et pouvons servir de modèle. À titre d’exemples, nous avons installé quatre ruches aux abords du circuit pour mesurer la qualité de l’air, nous développons des activités sportives dites douces, nous mesurons nos émissions sonores et allons proposer une bourse de recherche sur ce sujet, nous associons les riverains à notre développement, etc. En 2020, nous inscrirons nos clients dans cette démarche en les invitant à signer une charte écoresponsable.
