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Le Circuit Paul Ricard fait face à l’après Grand Prix de France
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Le Circuit Paul Ricard fait face à l’après Grand Prix de France

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Discret depuis l’annonce de la fin du Grand Prix de France de Formule 1, le Circuit Paul Ricard a retrouvé des couleurs et le fait savoir. Après une bonne année 2023, il se prépare à une saison 2024 "exceptionnelle", résultat notamment d’une politique RSE, qui en fait un précurseur dans son domaine.

Le Grand Prix de France Historique revient en 2024 sur le Circuit Paul Ricard. Il a réuni 52 000 spectateurs en 2023 — Photo : Morgan MATHURIN

L’année 2023, première année sans Grand Prix de France de Formule 1 et ses 200 000 spectateurs pour le Circuit Paul Ricard. "Nous étions plutôt inquiets des conséquences en termes économiques, mais aussi en termes d’image. Et finalement, nous avons réalisé une année économiquement formidable avec 350 000 spectateurs, un taux de remplissage de la piste principale, de 93 % et une rentabilité croissante du Circuit Paul Ricard (110 salariés) et de ses filiales Aéroport International du Castellet (18 personnes) et le restaurant Panoramic Club (37 personnes) qui ont réalisé un chiffre d’affaires total de 30,8 millions d’euros", se félicite Stéphane Clair, le directeur général du circuit (CA 2023 : 23,50 M€).

Les équipes du circuit du Castellet (Var) n’ont eu aucun mal à commercialiser les trois semaines occupées depuis 5 ans par le Grand Prix de France et feront même mieux en 2024. La saison s’annonce "exceptionnelle", grâce à "des clients fidèles, qui sont 87 % à revenir cette année, grâce aussi à un circuit mythique, complété d’installations modernes et entretenues." Chaque année, 1,5 million d’euros est investi pour maintenir l’infrastructure en état. "À cela s’ajoutent des projets neufs, dont les montants peuvent être considérables, parce que nous travaillons sur un terrain de jeu de 350 hectares.

Des sports mécaniques à la culture

Les infrastructures du site séduisent bien au-delà du seul sport automobile. "Nous accueillons des compétitions majeures comme le Bol d’or moto ou le Grand Prix de France historique, qui célèbre les grandes heures de la monoplace. Nous accueillons aussi des tournages, des essais, du vélo ou de la course à pied et même des événements culturels." A l’image du Boho Festival, que "nous recevrons cet été pour sa première édition et qui incarne parfaitement la diversification que nous avons souhaité opérer, pour proposer d’autres équipements que la piste principale, comme une piste de glisse de 128 mètres, un espace tout-terrain, un driving-center, un circuit de karting." Le circuit fait aussi partie d’un ensemble de services, qui permettent de proposer "une expérience unique". Un aéroport international d’affaires, un parc hôtelier du 3 au 5 étoiles, des restaurants et un parc de loisirs complètent l’offre.

Jean Alesi et Stéphane Clair, président et directeur général du Circuit Paul Ricard (1er et 2e en partant de la gauche) ont dévoilé le programme de la saison 2024 en présence de leurs clients, organisateurs de compétitions, et événements — Photo : Hélène Lascols

Des abeilles, témoins de la qualité de l’air

Mais le principal atout du circuit réside dans sa politique RSE, engagée depuis 15 ans avec l’ambition de faire du Circuit Paul Ricard un leader mondial de l’engagement RSE dans les sports mécaniques. Il détient la certification 3 étoiles du programme environnemental de la Fédération internationale de l’automobile (FIA) et est "le seul circuit en France à atteindre ce niveau, le seul au monde à être accrédité sur les 365 jours de l’année", souligne Nathalie Reitzer, directrice des ressources humaines et responsable RSE.

En fin d’année 2023, il a obtenu la certification ISO 20121, dédiée à l’organisation d’événements responsables et durables. Une reconnaissance majeure pour l’entreprise, qui mène de nombreuses actions, inscrites dans une feuille de route imprégnée de RSE. "Depuis 2015, nous avons installé deux ruches pour contrôler la qualité de l’air. La biosurveillance environnementale apicole, qui repose sur trois analyses par an, nous permet d’affirmer que notre activité rejette zéro résidu d’hydrocarbure dans l’air", explique la DRH.

Sur le front de l’énergie aussi, les équipes du Paul Ricard agissent. "Nous avons baissé notre consommation d’électricité de 13 %. Grâce à 20 000 m² de panneaux solaires, nous produisons autant d’électricité verte que ce que nous consommons et nous allons démarrer en 2024 un plan massif de production d’électricité verte pour passer à 6 GW et ceci uniquement sur nos toitures", explique Stéphane Clair. Et, ce surplus d’électricité produite, il entend la proposer aux riverains.

Des clients engagés

"Nous voulons ainsi montrer que les sports mécaniques ont un rôle à jouer dans la protection de l’environnement et peuvent prendre des mesures efficaces", ajoute le directeur. Une telle ambition n’a de sens que si elle est partagée par les parties prenantes, en premier lieu, les clients du circuit, qui sont de plus en nombreux à signer notre charte événement écoresponsable." Cette charte prévoit un minimum de 30 actions à réaliser et fait aujourd’hui la différence pour attirer de grands événements. "Les objectifs fixés par le Paul Ricard font écho à notre politique environnementale. Par ailleurs, nos partenaires souhaitent désormais s’investir dans les événements toujours plus vertueux", confirme Laurent Gaudin, manager général de SRO Motorsports Group, une référence mondiale des courses de GT. "Cette politique RSE est tout aussi importante pour les constructeurs, qui choisissent notre circuit pour y présenter leurs nouveaux véhicules. Elle l’est aussi pour notre banque, puisque demain notre taux d’emprunt dépendra de critères RSE", ajoute Stéphane Clair, qui se dit "chanceux" d’avoir su anticiper et d’être aujourd’hui "leader sur le sujet."

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