Spada se lance dans la revalorisation des déchets du BTP
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Spada se lance dans la revalorisation des déchets du BTP

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Acteur plus que centenaire du BTP, le groupe familial niçois Spada avait entamé sa diversification dans la promotion immobilière. Alors que son activité n’a pas retrouvé son niveau d’avant Covid, il actionne un nouveau levier de croissance dès 2023 : le développement durable et l’économie circulaire.

Groupe familial désormais dirigé par Florent Noiray, Spada est un acteur des travaux publics et du bâtiment depuis plus de 100 ans — Photo : Spada

Heurté par l’envolée du coût des matières premières, Spada n’a pas encore retrouvé son niveau d’activité d’avant Covid. "Le niveau reste très en retrait sur la construction, passant de 23 millions d’euros à 17 millions d’euros l’an dernier et cette année", confie Florent Noiray, directeur général du groupe de construction niçois. De 150 salariés, il a aussi fallu réduire les effectifs à moins d’une centaine. "Des projets de construction sont décalés, parfois même abandonnés. Ce serait bien que ça se stabilise !" Mais Spada n’avait pas attendu la pandémie pour lancer sa diversification, concrétisée cette année avec la promotion immobilière. Un premier programme sera livré à Vence début 2023. Un deuxième est engagé à Menton. Deux autres le seront dans le courant de l’année. "C’est une activité plutôt en phase de croissance mais qui démarre tout juste."

Une image encore négative de la collecte et du tri

Il est une autre activité à laquelle le groupe familial réfléchit depuis plusieurs années et qui prendra corps en 2023 : le développement durable. "Notre objectif est de collecter et revaloriser les déchets d’activité, ceux du BTP bien sûr mais pas seulement. Cela passera par la valorisation de la matière mais aussi, dans un second temps, par la valorisation énergétique." Un travail de longue haleine qui requiert du "foncier particulier". La problématique est profondément ancrée dans le territoire : trouver du foncier disponible sur la Côte d’Azur est une gageure sans fin. Car il est rare mais, en l’occurrence, parce qu’il y a aussi "un problème d’acceptabilité, un frein lié à l’insertion dans le paysage, dans l’environnement, souligne le dirigeant. Il nous faut construire des centres d’accueil et des centres de tri. Si tout le monde trouve ça bien sur le principe et le papier, dans les faits, personne n’en veut vraiment. À nous de faire ce travail pédagogique."

Une "éco-contribution" dès le 1er janvier 2023

Si la nécessité d’accélérer sur la revalorisation des déchets est d’ordre environnemental (en France, le secteur de la construction en génère 46 millions de tonnes par an), elle est aussi d’ordre réglementaire. À partir du 1er janvier prochain en effet, la REP, la Responsabilité Élargie du Producteur, entrera en vigueur. Selon le principe du pollueur-payeur, les entreprises du bâtiment devront payer une éco-contribution, à intégrer ensuite dans les prix de leurs marchés, afin de financer en contrepartie la reprise des déchets, via un éco-organisme. Il s’agit tout à la fois de mettre fin aux dépôts sauvages et de nourrir l’économie circulaire et le réemploi des matériaux. "C’est là que nous nous positionnons, reprend Florent Noiray. Même si les terrains sont difficiles à trouver, notre objectif est de rester sur notre bassin de vie, à savoir les Alpes-Maritimes et l’est du Var. Il faut un maillage de territoires et prévoir ainsi la construction de 2 ou 3 centres d’accueil d’un coup, entre 2 500 et 5 000 m2 l’un, puis d’un centre de tri. Nous avons ciblé des terrains, nous pensons pouvoir concrétiser les choses en 2023."

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