Comment aider les PME et les TPE à s’y retrouver dans les méandres administratifs des appels d’offres ? Propizi, une jeune start-up, créée en décembre 2021 à Toulon, pense avoir la réponse. Elle commercialise, depuis la fin de l’été, un logiciel "qui propose aux entreprises de gagner des marchés publics" résume, sans détour, son CEO toulonnais et cofondateur, Pierre Marchès.
Le secteur est potentiellement porteur. De nombreux appels d’offres sont infructueux et les petites structures n’osent souvent pas y répondre. Pourtant, les volumes en jeu atteignent, chaque année, des centaines de milliards d’euros… "Seulement 25 à 30 % des marchés en valeur leur sont attribués alors qu’elles représentent plus de 99 % du tissu économique. On sait que ces procédures sont complexes et chronophages. Les entrepreneurs ne savent pas comment faire et ne "candidatent" pas. Nous, nous venons démythifier les marchés publics", précise Pierre Marchès.
Une vingtaine de clients en quelques semaines
Concrètement, le logiciel permet, par exemple, de trouver et trier des opportunités qui correspondent précisément au savoir-faire, à la taille et aux capacités de l’entreprise parmi des milliers d'offres. Il facilite ensuite la gestion administrative des dossiers, l’automatise même. L’intelligence artificielle est implantée dans le dispositif. Mais il y a aussi un apport pur et dur de savoir humain puisque, l’une des offres de Propizi, propose un accompagnement et du conseil, via des experts maison, afin que les entreprises maîtrisent tous les process et deviennent autonomes.
En un an, la jeune pousse de la Région Sud a réalisé un petit chiffre d’affaires symbolique du fait de sa grande jeunesse. Dans l’une de ses formules, elle se fait payer en fonction du résultat. Si l’entreprise réussit à remporter l’appel d’offres grâce au logiciel, une commission est alors versée. "Il y en a eu pas mal, donc les revenus vont rentrer", assure le dirigeant.
Après avoir testé la version bêta du logiciel auprès de 70 sociétés comme Thales ou Naval Group, Pierre Marchés et son associé cannois Maxime Sahagian, ciblent particulièrement les entreprises plus modestes "qui ont beaucoup de besoins sur ce sujet". La société revendique aujourd’hui une vingtaine de clients dans l’industrie, le conseil et l’assurance comme Teamstarter (aide aux projets entrepreneuriaux) ou Coralium (conseil en cybersécurité).
Anticiper les appels d’offres grâce à l’IA
La structure varoise s’est aussi développée, en parallèle, à Paris. Elle compte, au total, huit salariés et va embaucher deux nouveaux commerciaux très prochainement avant une levée de fonds envisagée en 2023. Soutenue, notamment par BPI France, elle planche actuellement sur les prochains développements de sa plateforme. "Nous espérons pouvoir modéliser le comportement des acheteurs qui font les appels d’offres, explique son patron. Il y a des téraoctets de données publiques qui précisent quels achats sont effectués, à quelle fréquence, et durant quelle période". L’objectif est de parvenir à tout analyser, grâce à l’IA notamment : "cela permettrait aux entreprises d’anticiper et de se préparer en étant alerté sur la possibilité que des appels d’offres soient prochainement lancés avant même… que l’info sorte." Un petit air de science-fiction appelé à devenir réalité. La R & D autour de ce concept est lancée.
