Alpes-Maritimes
Pourquoi la Sécu favorise l’essor international d’Horus Pharma
Alpes-Maritimes # Santé # Innovation

Pourquoi la Sécu favorise l’essor international d’Horus Pharma

S'abonner

Depuis sa création en 2003, Horus Pharma (142 salariés), un laboratoire pharmaceutique spécialisé dans la santé de l’œil et implanté à Saint-Laurent-du-Var (Alpes-Maritimes), connaît une croissance à deux chiffres. Celle-ci est portée par une innovation constante et un développement international devenu indispensable, du fait de la politique de la Sécurité sociale.

— Photo : Horus Pharma

Dans ses locaux situés près de Nice, il n’y a aucune production. Les collyres, pommades et les médicaments contre la sécheresse oculaire, les maladies de la cornée ou le glaucome, sont fabriqués à 70 % dans des usines d’Amiens, d'Annonay (Ardèche) et de Strasbourg. Le reste en Allemagne et en Italie. « Cela se passe très bien ainsi, car nous partageons des impératifs de qualité avec nos partenaires », analyse Martine Claret, présidente d’Horus Pharma, qui pilote l'entreprise avec son époux, Claude. « Mais nous aimerions avoir un jour notre propre outil de production, surtout pour ce qui est breveté. Car lorsque nous faisons de la R&D, nous donnons du savoir-faire au sous-traitant. » Horus Pharma compte aujourd’hui une cinquantaine de produits et une trentaine de marques.

Créer des filiales

Plus de quinze ans après sa création, la PME est toujours indépendante. Mais ce statut est de plus en plus délicat à conserver. « Il nous faut à présent avoir les moyens de notre développement », concède la dirigeante. « Notre but est de créer des filiales en Europe. Pour cela, il faut mettre beaucoup de moyens. Le point d'équilibre d'un médicament nécessite généralement environ trois ans. Nous étudions des solutions, une levée de fonds ou un autre mode de financement, pour nous permettre d'accélérer à l'international. Hors Europe, l'export est réalisé par des distributeurs. Jusqu’à présent, nous avons travaillé avec le soutien des banques et de Bpifrance. »

Horus Pharma compte déjà trois filiales réparties en Belgique, aux Pays-Bas et en Espagne. Mais sur les 50 millions d’euros de son chiffre d’affaires réalisé en 2018, 45 M€ sont encore réalisés en France.

Face à la Sécurité sociale

L’international comme une nécessité aussi pour « se sortir un peu des problématiques de prix et de remboursements de la Sécurité sociale qui sont très pénalisantes en France. Nous subissons des baisses de prix tous les ans. Sur notre produit principal, nous avons une baisse de 15 % en 18 mois. C'est compliqué, car on ne peut pas anticiper. Cela rejoint le problème de la fiscalité, ce n’est pas prévisible. Pour y faire face, il faut d’abord essayer d’être inventif, de faire des économies d'échelle, de l'innovation dans les processus, qui permettent de regagner de la marge. »

Horus Pharma consacre aujourd’hui 10 % de son chiffre d'affaires à la R&D et souhaite porter ce chiffre à 15 %. Innover pour créer de nouveaux conditionnements, de nouveaux produits ou de nouveaux dispositifs médicaux et chirurgicaux, le tout dans le credo qui a toujours été le sien, à savoir le « sans conservateur ». « On essaie aussi d’équilibrer notre portefeuille et d’avoir des produits non-remboursés par la Sécurité sociale », précise Martine Claret. La PME a enregistré une croissance de plus de 15 % en 2018 et prévoit également une « croissance importante » pour les trois années à venir.

Alpes-Maritimes # Santé # Innovation # International