C’est un chantier à 4,5 millions d’euros, qui s’est achevé en début d’année 2022 sur les pistes de l’Aéroport du Castellet, créé en 1962 par Paul Ricard pour accueillir tous les appareils de tourisme et d’affaires du Falcon 8X aux ATR 72 et BAE 146 (100 passagers). Les travaux, confiés à la société Colas, ont mobilisé une centaine de collaborateurs pendant deux mois et ont permis une réfection complète de la piste de 1 634 mètres. "À ces travaux d’infrastructures se sont ajoutés la modification complète du balisage lumineux de la piste et des automates de gestion, nous permettant d’avoir un temps d’avance sur les futures exigences réglementaires et notamment la nouvelle norme européenne et internationale de l’Agence européenne de la sécurité aérienne", confie Stéphane Clair, le directeur.
L’investissement a été intégralement financé par la société Aéroport international du Castellet et s’accompagne d’un contrat de performance d’une durée de 25 ans, avec le groupe Colas, portant sur l’entretien et le maintien en état de la piste.
Aucune aide publique n’a été octroyée, regrette le directeur, l’aéroport étant, selon lui, "un bel outil qui sert de porte d’entrée pour une clientèle d’exception, dont l’apport économique pour la région est indéniable." Son empreinte se mesure aussi en termes d’emplois puisque l’infrastructure, qui a réalisé 2,44 millions de chiffre d’affaires en 2021, compte 18 salariés et génère 200 emplois indirects.
Un écosystème aéronautique
Ces travaux achevés, la direction de l’aéroport entame une nouvelle page commerciale de son histoire, avec l’arrivée d’un nouveau directeur d’exploitation, Jean-François Deltour. "Cela ne passera jamais par la masse, rassure Stéphane Clair. L’idée est davantage d’offrir une meilleure qualité de services à nos clients." L’aéroport, devenu le plus important des aéroports privés de la région Sud depuis son rachat, avec le Circuit Paul Ricard, en 1999, dispose déjà de cinq hangars permettant d’accueillir les plus importants avions d’affaires.
Prochainement, des travaux seront entrepris pour moderniser la zone d’accueil des passagers et d’autres hangars pourraient être construits pour satisfaire la demande.
Parce que chaque appareil génère toute une économie, la direction de l’Aéroport s’emploie aussi à attirer des entreprises, spécialistes de la maintenance pour les hélicoptères et jets d’affaires. "Ce marché de la maintenance s’est concentré ces dernières années et les bases de maintenance sont peu nombreuses en Europe. Tout l’enjeu, pour nous, est de réussir à attirer ces activités pour pouvoir répondre aux petites demandes urgentes de notre clientèle", explique Stéphane Clair. L’aéroport est déjà la base de maintenance de la société Monac’Air, qui propose des vols et transferts en hélicoptère au départ de Monaco et emploie environ 60 personnes au Castellet. "Nous aimerions maintenant convaincre des prestataires internationaux multimarques pouvant intervenir sur des avions."
