La Banque de France et la CCI Nice Côte d'Azur tablent sur un retour à la normale à l'été 2022
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La Banque de France et la CCI Nice Côte d'Azur tablent sur un retour à la normale à l'été 2022

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La Banque de France et la Chambre de Commerce Nice Côte d’Azur ont présenté conjointement leurs enquêtes de conjoncture. Consacrés à 2020 et aux perspectives de l’après-Covid, ces rapports avaient une saveur particulière. Les indicateurs ne montrent pas de retour à la normale avant la rentrée 2022.

La CCI Nice Côte d’Azur et la Banque de France ont présenté le bilan 2020 de la conjoncture économique en Région Sud et les perspectives 2021 attendues par les entreprises — Photo : Olivia Oreggia

2020 aura vu, de façon inédite, la chute de tous les indicateurs économiques. Le plus spectaculaire concerne le tourisme : -98 % en PACA en avril 2020, -40 % en juillet, -31 % en août. Même au plus fort de l’été, l’activité n’a jamais retrouvé son niveau " normal ", celui d’avant confinement.

11 milliards d’euros de PGE à rembourser en Région Sud

Tous secteurs confondus, le bilan annuel régional établi par la Banque de France auprès de 1 500 entreprises est sans surprise : l’activité a baissé de 11 % dans les services marchands (jusqu’à -22 % à l’export), de 7 % dans l’industrie, de 9 % dans la construction.
L’emploi est quant à lui demeuré stable : -1,3 % dans les services marchands, + 0,2 % dans l’industrie. Mais ces chiffres sont à nuancer. " On ne va pas dire que le pire est devant nous mais disons que la situation est un peu gelée ", admet Christian Delhomme, directeur départemental de la Banque de France des Alpes-Maritimes. " " Tant qu’il y a les aides de l’État, nous n’avons pas encore la réalité de la crise ", souligne Jean-Pierre Savarino, président de la Chambre de Commerce et d’Industrie Nice Côte d’Azur. " Mais après, que se passera-t-il ? "
En Provence Alpes-Côte d’Azur, 106 000 entreprises ont fait appel au chômage partiel en 2020, soit 20 % des entreprises. Quant au Prêt garanti par l’État, 70 000 entreprises y ont eu recours, pour un montant total de 11 milliards d’euros (130 Md€ en France). Autant de PME et TPE, très majoritaires, dont la capacité d’emprunt et d’investissement est donc largement entamée. " Je m’inquiète vis-à-vis de l’État ", reprend Jean-Pierre Savarino. " On souhaiterait qu’il n’y ait pas une rupture totale des aides au moment de la reprise car on ne peut imaginer qu’elle puisse se faire d’un seul coup. Il faudra accompagner les entreprises alors que l’incertitude continue à être notre quotidien. "

De l’optimisme et la crainte d’un 3e confinement

L’enquête régionale de la Banque de France montre malgré tout un certain optimisme des dirigeants face à 2021. Ainsi prévoient-ils dans les services marchands une hausse de 7,3 % du chiffre d’affaires, de 6 % à l’export, une stabilité de l’emploi, mais aussi un recul de 15 % de l’investissement. L’industrie voit son chiffre d’affaires augmenter de 6 %, une hausse de 5 % à l’export et de 7,5 % de l’investissement. Enfin, le BTP prévoit l’augmentation de 5 % de sa production, un maintien de l’emploi mais une baisse de 2,8 % de l’investissement.
Ces prévisions restent évidemment soumises à l’évolution sanitaire. Dans l’enquête réalisée par la CCI Nice Côte d’Azur auprès de 1 500 entreprises des Alpes-Maritimes, 67 % des dirigeants disent avant tout craindre un troisième confinement. Quand imaginent-ils une réelle éclaircie ? 43 % avouent ne pas savoir, 9 % plus optimistes l’imaginent au premier semestre 2021 et 25 % au second semestre 2021. Pour Christian Delhomme, la Banque de France " prévoit un retour à la normale seulement au troisième trimestre 2022".
Un retour progressif et qui ne se fera pas de la même façon selon les secteurs. Ainsi pour le tourisme, encore lui, la reprise s’annonce plus tardive encore. " L’aéroport Nice Côte d’Azur affiche aujourd’hui 25 à 30 % d’activité ", précise Jean-Pierre Savarino. " On ne reviendra pas au niveau normal avant 2023-2024. Toutes les activités qui en sont tributaires vont donc en souffrir. " L’hôtellerie, l’événementiel… la liste est longue. " À bientôt un an du début de la crise, on est loin d’être sortis des difficultés, on est encore en mode survie. Le plan de relance est très intéressant mais souvent axé sur le moyen et le long terme. Nous aurons de grosses difficultés à court terme, c’est-à-dire un à deux ans, pour avoir les capacités de continuer à développer l’activité, tout en réfléchissant à l’investissement et aux transformations de la société. Et où prend-on l’argent sans perdre notre capacité de décision ? Ce n’est pas du pessimisme, mais du réalisme. Il faut être prêts à faire face à divers scénarios. "

Pour autant, comme l’a rappelé la Banque de France, la reprise ne se fera pas que par les entreprises. Le moteur numéro 1 reste la consommation des Français. Les ménages auront en effet été moins impactés, qui ont pu davantage épargner jusqu’à des montants records, dépassant les 100 milliards d’euros.

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