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Coronavirus : Icademie lance des formations gratuites pour aider les entreprises à recruter des apprentis
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Coronavirus : Icademie lance des formations gratuites pour aider les entreprises à recruter des apprentis

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Icademie fait partie de ces entreprises en croissance malgré le confinement. Profitant de la bonne résilience de son modèle économique à l’épidémie, ce spécialiste toulonnais du e-learning propose de nouvelles formations à distance pour les jeunes en alternance. Elles sont gratuites et visent à aider les entreprises à relancer leurs activités après le confinement.

Jean-Luc Codaccioni a créé Icademie en 2006 avec la volonté proposer des formations en ligne et accessibles à tous, diplômantes et certifiantes, permettant de renforcer l’employabilité des personnes. — Photo : Icademie

En télétravail depuis le 17 mars, les 130 salariés et 250 formateurs d’Icademie, une entreprise spécialisée dans la formation en ligne, poursuivent leur travail comme s'ils étaient au bureau. « Les salariés ont tous récupéré leur matériel en une journée… Cela faisait drôle d’ailleurs de les voir partir un par un. Et, depuis, ils ont accès à l’ensemble des réseaux internes et au standard depuis chez eux. Nous avons aussi renforcé notre communication interne, notamment pour rassurer nos collaborateurs sur la santé de l’entreprise », explique Jean-Luc Codaccioni, le dirigeant fondateur de cet organisme de formation en ligne diplômante fondé en 2006.

Nouvelle offre pour les contrats d'apprentissage

L’entreprise toulonnaise ne fait pas pourtant partie des sociétés directement impactées par la crise… Son modèle stratégique reposant sur l’e-learning est même conforté par le confinement. Le dirigeant d’Icademie a toutefois réajusté à la baisse ses ambitions fortes de développement. Avant la crise, Jean-Luc Codaccioni comptait passer de 13 M€ de chiffre d’affaires réalisés en 2018 à 25 M€ à l’horizon 2021. Il reste particulièrement optimiste et continue d’ailleurs de mener deux projets de croissance externe et une prise de participation d'Icademie au sein d’un organisme de formation. « Notre vision du futur reste résolument positive et les négociations avancent bien », confie Jean-Luc Codaccioni, qui a imaginé une nouvelle offre pour les apprenants formés en contrat d’apprentissage.

La baisse de la demande est réelle sur ces formations en alternance en raison de la forte baisse des recrutements. « Mais cette activité ne représente que 25 % de notre chiffre d’affaires », tempère l’entrepreneur. Et de préciser : « J’avais des ambitions fortes pour cette activité que j’ai dû réviser et je prévois désormais une baisse de l’ordre de 30 %. »

Pour contrer néanmoins cette baisse, le dirigeant a imaginé une nouvelle offre, à travers laquelle il a voulu accompagner l’élan de solidarité né en France. « Comme les autres, nous avons proposé des abonnements gratuits à nos capsules de compétences pour les salariés des entreprises de la French Tech, mais je voulais aller plus loin, être utile aux entreprises et à l’emploi. Je suis en outre persuadé que toutes les bonnes énergies et initiatives permettront une reprise plus efficace de notre économie et que c’est en additionnant toutes ces idées qui nous tirent vers le haut que nous pourrons regarder l’avenir avec confiance », explique Jean-Luc Codaccioni.

Faciliter la reprise des entreprises

Partant du postulat que l’économie ne repartira pas d’un claquement de doigts et que l’embauche serait la dernière des préoccupations des entreprises à l’issue du confinement, sachant aussi qu’un recrutement, une fois décidé peut prendre un mois et qu’à la sortie de la crise, ce mois peut coûter très cher en potentiel de croissance, « nous venons de lancer un dispositif 100 % gratuit pour l’entreprise et sans engagement, positionné sur l’alternance. »

En identifiant, avec le concours des entreprises, les profils de postes dont elles auront besoin demain, Icademie propose de lancer des pré-recrutements sans engagement et de former les personnes sélectionnées gratuitement via le statut de stagiaire de la formation professionnelle en attente de la conclusion d’un contrat d’apprentissage. Chaque jeune sera ainsi formé et préparé pour être performant et opérationnel en entreprise dès son intégration. « Si, à l’issue de la formation de trois mois, le recrutement n’intervient pas, le jeune aura toujours la possibilité de trouver un autre contrat d’apprentissage ou de poursuivre sa formation chez nous à un tarif préférentiel », ajoute le dirigeant, qui a mobilisé 25 de ses salariés, des conseillers en formation et les équipes du cabinet de recrutement interne à Icademie, Talentis Horizon.

Le boom des formations courtes

Aux côtés de l’alternance, les « autres modes de formation » proposés par Icademie fonctionnent très bien depuis le début du confinement. « Les salariés sont nombreux à utiliser leur Compte personnel de formation et nous sommes particulièrement bien positionnés pour répondre à des besoins en formation à distance, devenue le seul moyen de se former à l’heure actuelle. » Pour répondre au dispositif FNE-Formation qui apporte une réponse aux besoins des entreprises en activité partielle, Icademie a créé une offre dédiée, pour laquelle, « la demande devrait encore augmenter dans les mois à venir puisque les mesures d’activité partielle devraient se poursuivre bien au-delà du déconfinement », selon Jean-Luc Codaccioni.

Ainsi, depuis le début du confinement, le dirigeant a pu observer que de nombreuses TPE, peu présentes sur les réseaux sociaux, profitent de cette situation pour former leurs salariés à ce nouveau mode de communication et nouer de nouveaux contacts. « C’est là une démarche très pertinente de renforcement des compétences de l’entreprise pour la rendre plus performante », souligne le chef d’entreprise.

Les formations les plus demandées portent sur le management, les ressources humaines ou la communication digitale qui apportent des compétences indispensables dans la situation actuelle. Les formations très techniques en matière digitale (développements d’applications ou de sites Web) ont aussi le vent en poupe, tout comme celles qui sont associées aux domaines des banques et assurances, des secteurs qui recrutent.

« Nous avons ainsi doublé le nombre d’apprenants sur des formations courtes (70 heures) mais notre cœur de métier est de préparer à des diplômes via des parcours longs de 12 à 18 mois. Dès lors, cette forte activité ne compense pas, en termes de chiffre d’affaires, la baisse des demandes pour des formations en alternance », souligne le dirigeant d’entreprise, qui ne saurait, pour le moment, mesurer l’incidence sur son chiffre d’affaires. Sa seule certitude : « Nous aurons une jolie progression mais pas aussi importante que celle budgétée au départ. »

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