Cofondé en 2017 à Perpignan par Grégoire Baissas de Chastenet, Romain Ibanez et Louis Vial, Pousse Pousse (11 salariés, CA 2020 : 1 M€) s’est rapidement forgé une réputation, sur les réseaux sociaux notamment, en diffusant des box de graines à germer et de plants bio. Puis l’entreprise catalane a opéré, en 2019, un virage vers le "do it yoursef" : les produits à confectionner soi-même, comme le savon, le shampooing ou la lessive, toujours dans une démarche écoresponsable affirmée.
Abordant une nouvelle étape dans sa croissance, Pousse Pousse annonce une levée de fonds d’un million d’euros pour se diversifier vers le segment des produits d’entretien ménagers. Après un cycle de R & D long de plusieurs années, elle finalise une gamme de 8 produits, sous la forme de pastilles à diluer, qu’elle commercialisera à la rentrée : nettoyant multisurfaces ou dédié à la salle de bains, aux sols ou aux vitres, dégraissant pour cuisines, antibactérien pour wc, etc. "Ce sont des produits utilisant 100 % d’ingrédients naturels. Notre volonté était de remettre à plat les formules utilisées habituellement dans ce segment, tout en conservant un taux de 93 % ou 94 % de biodégradabilité. Mais il y a aussi un fort enjeu sur l’efficacité, car même pour des produits naturels, les consommateurs ne transigent pas sur ce critère. Nous avons beaucoup travaillé là-dessus également, avec un partenaire industriel barcelonais", raconte Louis Vial.
Le soutien d’investisseurs stratégiques
Sur le versant de la vente directe, Pousse Pousse privilégiera 2 formules : une formule d’achat à l’unité (un coffret de 8 produits) pour les personnes souhaitant tester cette offre, et une formule de livraison programmée, sans abonnement, en fonction des besoins de l’acheteur. Pour ce lancement prévu en septembre prochain, Pousse Pousse reprendra la stratégie qui lui avait déjà bien profité, avec de gros investissements en publicité en ligne sur Facebook et Google. La levée de fonds de Pousse Pousse a été réussie auprès du Club des Prophètes, un réseau d’entrepreneurs à succès investissant dans les start-up : la présence d’un ex-responsable de la régie publicitaire de BFMTV pourrait, selon Louis Vial, amplifier cette démarche de communication.
Mais Pousse Pousse veut aussi miser, pour cette diversification, sur une diffusion dans la grande distribution. Des négociations sont engagées avec Monoprix pour lancer les pastilles dans une centaine de magasins, et d’autres contacts ont été pris avec E. Leclerc et Carrefour. Là encore, la présence, au sein du Club des Prophètes, d’un ex-président d’Unilever France est perçue comme un atout pour se démarquer des grands fabricants du secteur. "Nous abordons ce marché avec la volonté de le dépoussiérer. Il est saturé de produits pas forcément très bons pour la planète, comme des sprays ou des bouteilles à usage unique. Tous nos coffrets sont conçus pour changer les habitudes de consommation. Nous évaluerons le succès de notre nouvelle gamme tout autant en chiffre d’affaires qu’en kilos de plastique économisés", insiste Louis Vial.
Sur l’ensemble de ses gammes, Pousse Pousse profite à plein du succès des coffrets vendus à la demande : la PME catalane a encore expédié 60 000 colis l’an passé. Avec le lancement de ses produits d’entretien ménagers, elle ambitionne de porter son chiffre d’affaires de 1 million à 1,5 million d’euros en quelques mois seulement.
