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Infinite Orbits cherche des fonds pour amorcer son décollage
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Infinite Orbits cherche des fonds pour amorcer son décollage

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La société toulousaine Infinite Orbits conçoit et opère des satellites agiles et mobiles pour vendre des services en orbite. Elle va lever plusieurs dizaines de millions d’euros sous six mois pour accélérer son développement.

Adel Haddoud, le président de la société toulousaine Infinite Orbits, a côtoyé l’astronaute Thomas Pesquet lors de ses études à l’Isae-Supaero dans les années 90 — Photo : DR

La société toulousaine Infinite Orbits (11 collaborateurs, 1 M€ de chiffre d'affaires), spécialisée dans la prestation de services dans l’espace, plus particulièrement la maintenance des satellites en orbite, s’apprête à devenir l’un des joyaux de l’écosystème spatial régional.

“Le dogme selon lequel un satellite placé en orbite tournera jusqu’à ce qu’il meure est en train de tomber, plaide son président Adel Haddoud, fondateur de la jeune pousse en 2017. Les coûts baissent et il devient plus accessible de se rapprocher de manière contrôlée, voire d’attraper, un objet dans l’espace notamment grâce à des technologies de navigation autonome comme celle que nous développons.” Avec un coût moindre, ce “rendez-vous”, qui consiste à faire se rencontrer deux éléments dans l’espace, permet de rendre l’opération rentable. Les enjeux sont immenses pour ce nouveau marché qui devrait exploser entre 2025 et 2030 et dont les acteurs contribueront à la dépollution spatiale.

"Rendez-vous" spatial

En avril, Infinite Orbits, propulsée par un vol de l'américain Space X, sera la première société à mettre un petit satellite en orbite géostationnaire pour tester les conditions d’un rendez-vous spatial. Un deuxième vol au dessein similaire partira en fin d’année. En 2024, Infinite Orbits passera au “docking” : son engin sera capable de saisir un satellite dix fois plus lourd via un bras robotisé et de prendre en charge sa navigation.

“Le spatial est un domaine difficile dans lequel on ne peut réussir qu’à long terme, soutient Adel Haddoud. Mais l'écosystème est dynamique et le timing est bon.” Infinite Orbits a développé une partie de sa technologie brevetée avec le laboratoire de l’université de Stanford (États-Unis). L’entreprise dispose également des labels ESA Bic et Deeptech de Bpifrance. Incubée à l’origine chez Nubbo, elle a été sélectionnée en juillet 2021 par le programme d’accélérateur du Cnes, SpaceFounders.

Marché mondialisé

Autofinancée jusqu’alors, elle s’apprête à lever “des dizaines de millions d’euros dans les six mois” pour accélérer son développement, révèle son président. Évoluant dans un marché mondialisé, Infinite Orbits ne travaille aujourd’hui que pour le compte de clients internationaux. Elle doublera son chiffre d’affaires en 2022 et table sur plusieurs dizaines de millions d’euros à l’horizon 2026. Son équipe, appelée à s’étoffer, réunit des Européens avec des ingénieurs venus du Pérou, du Salvador ou d’Inde, et communique en anglais.

Selon Adel Haddoud, rien n’aurait été possible sans la qualité de ses ingénieurs ni l’accompagnement dont l’entreprise a bénéficié, notamment de la part de Toulouse Invest et d’Ad’Occ. “En plein Covid, les outils mis en place ont fait la différence”, se félicite cet entrepreneur de 45 ans, né dans le sud de l’Algérie et qui a côtoyé Thomas Pesquet lors de ses études à l’Isae-Supaero dans les années 90 avant de mener une carrière internationale (Silicon Valley, Singapour, Suisse, Maroc, Algérie…).

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