La start-up toulousaine Iki (7 collaborateurs), basée à la pépinière d’entreprises Centre Pierre Potier, qui développe la solution Uriki, permettant un suivi médical personnalisé grâce à l’analyse urinaire, espère lever 500 000 euros en deux tranches d’ici la fin octobre pour financer ses dernières expérimentations cliniques, décrocher de nouveaux partenariats et convaincre son marché (cliniques et hôpitaux). La première tranche s’opère en financement participatif via la plateforme Sowefund, où Iki a déjà collecté plus de 365 000 euros. La seconde interviendra auprès de business angels. Uriki, qui bénéficie du marquage CE (dispositif médical de diagnostic in vitro : DM-DIV), aide notamment le suivi des maladies rénales chroniques et la prévention des calculs. Cette solution se positionne comme un outil d’éducation thérapeutique du patient afin d’optimiser son suivi nutritionnel.
Journal alimentaire
"Il s’agit d’un lecteur qui stocke la donnée, dans lequel est insérée une cartouche contenant des réactifs biochimiques, détaille Jean-Christophe Cau, ingénieur docteur en nanophysique appliquée aux biotechnologies et cofondateur d’Iki. Il fonctionne sur le même schéma qu’une montre connectée. Lorsque le patient veut récupérer ses données et les envoyer à son équipe médicale, il se connecte par bluetooth. Les informations sont envoyées sur une plateforme web : elle traite la donnée et fait l’interface avec l’équipe médicale qui peut ensuite adresser ses recommandations au patient." La nutrition constitue l’un des principaux leviers pour ralentir la dégradation de la fonction rénale. Or, il est parfois difficile d’identifier les habitudes alimentaires à l’origine d’apports excessifs. Uriki présente l’avantage de coupler une analyse biologique au domicile du patient et un journal alimentaire. “Nous sommes dans la phase d’évangélisation auprès des structures médicales et des professionnels de santé, explique le dirigeant. L’idée est qu’ils s’approprient cette innovation pour l’intégrer dans le parcours de soins.” L’analyse urinaire s’insère aussi plus facilement dans le quotidien des patients qu’une analyse de sang car elle est non invasive et se base sur un geste fait naturellement plusieurs fois par jour.
Au CES de Las Vegas en 2024
Lancée il y a deux ans et demi, la start-up a déjà conclu deux partenariats. Le premier avec le groupe Théradial, basé à Orvault (Loire-Atlantique), qui distribue des dispositifs médicaux destinés principalement aux patients atteints d’insuffisance rénale chronique. Le second avec la société Domisanté, basée à Igny (Essonne), entreprise à mission et filiale de la holding Medical Devices Venture, qui propose une solution à tous les acteurs du maintien à domicile, via laquelle le patient peut prendre et suivre ses constantes, accéder à des services de téléconsultation et de téléassistance. Iki entend rester encore au moins deux ans à la pépinière d’entreprises. Une fois sa levée de fonds réalisée, elle projette de recruter quatre personnes, dont un data scientist. En janvier 2024, elle participera pour la première fois au CES de Las Vegas. “Ce sera un rendez-vous important qui contribuera à nous faire connaître et à commencer à mettre un pied aux États-Unis, un marché qui nous intéresse”, assure Jean-Christophe Cau.
