La start-up girondine Toopi Organics (34 collaborateurs), qui collecte et transforme l’urine humaine en biostimulant agricole, vient de décrocher une subvention de 8,4 millions d’euros de l’Accélérateur EIC (pour European Innovation Council), programme européen dédié au financement des start-up de la deeptech.
Essais agronomiques à échelle européenne
Plus précisément, le financement regroupe une subvention de 2,4 millions d’euros et 6 millions d’euros supplémentaires en capitaux propres abondés par le fonds EIC, "qui seront investis en 2025.
Elle a réuni en septembre dernier 16 millions d’euros pour accélérer sa commercialisation et le développement de ses usines de transformation, via une série A de 11 millions d’euros et 4,9 millions d’euros de fonds non-dilutifs provenant de l’Ademe (3,8 M€) et de BPIfrance (1,1 M€).
Avec ces nouveaux fonds européens, l’entreprise fondée en 2019 entend mettre en place 120 essais agronomiques en Belgique, aux Pays-Bas, en Espagne, au Portugal et en Italie. La société a déjà collecté l’urine de près de deux millions de personnes dans l’Union européenne via l’installation d’urinoirs sans eau dans des stations-service, des sites touristiques ou des partenariats avec des loueurs de toilettes mobiles pour récolter l’urine de festivaliers (notamment l’Oktoberfest de Barcelone en octobre). Elle a lancé son premier biostimulant, Lactopi Start, en Belgique via la coopérative agricole wallonne Scam fin 2022 et en France via le distributeur Qualifert en septembre.
"Tout va doubler"
"Notre premier site industriel à grande échelle (à Loupiac-de-la-Réole, en Gironde, pour laquelle les travaux commencent début 2024) sera opérationnel en 2025 et un second suivra en Belgique en 2027. Avec le soutien de l’EIC, nous pouvons voir plus grand. Nous allons explorer les besoins des pays d’Europe du nord et du sud, tester notre produit sur les cultures locales, commencer à exporter nos produits et planifier la construction de deux autres usines dans l’UE", détaille Michael Roes, cofondateur et PDG de Toopi Organics.
"Tout va doubler : l’équipe, le nombre d’agriculteurs qui utilisent nos produits, les volumes d’urine à collecter et notre impact en termes de préservation de l’eau et d’émissions de CO2 liées aux engrais", conclut-il. L’ambition affichée est de distribuer plus de 5 millions de litres de biostimulants (au pluriel, le développement d’une gamme de trois autres produits étant prévue) en Europe en 2029 via quatre sites et de réaliser 15 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2027 (et 45 en 2030). Elle devrait recruter une dizaine de personnes d'ici au premier semestre 2024.