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Comment Chantier Catana reste à flot
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Comment Chantier Catana reste à flot

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Dans un secteur tel que le nautisme, si dépendant aux salons professionnels, la crise sanitaire a un fort impact sur l’activité. Pourtant, le fabricant de catamarans Chantier Catana redouble d’ambition, tant dans l’investissement que la stratégie commerciale.

Bali est une des marques phare de Chantier Catana, troisième constructeur mondial de catamarans — Photo : Arnaud Rizon

Tout s’annonçait sous les meilleurs auspices. Pour la saison 2019-2020, l’entreprise catalane Chantier Catana (800 salariés, CA 2020 : 82,6 M€) prévoyait de fabriquer et de vendre plus de 200 bateaux de plaisance. Au seuil du premier confinement, elle avait déjà rentré 180 promesses de vente. Puis le Covid-19 a tout gelé pour presque 3 mois. "Nous avons perdu 25 % de notre activité sur cette période. Nous avons fini par vendre 150 bateaux, en enregistrant des annulations de la part de certains loueurs. De plus, les salons sont des ingrédients de vente indispensables, car ils permettent aux fabricants de présenter leurs nouveaux modèles, et nous en sommes privés depuis 16 mois", commente Olivier Poncin, président de Chantier Catana.

De nouveaux moyens dans la production

Pourtant, la catastrophe n’a pas eu lieu. Positionnée dans la vente de nouveaux produits ou de produits d’occasion ainsi que la réparation, l’entreprise catalane a pu maintenir une croissance de 8 % pour les bateaux neufs. La hausse régulière de l’activité pré-Covid-19 la pousse aussi à maintenir son niveau d’investissement. Sur une enveloppe annuelle d’environ 10 millions d’euros depuis cinq ans, Chantier Catana vient de flécher trois millions euros, avec une aide de 300 000 euros au titre de France Relance, pour un nouveau projet en 2021.

L’entreprise dispose de trois lieux de production, en France et au Maroc, dont le plus important est son site historique de Canet-en-Roussillon (Pyrénées-Orientales). Chacun d’eux est spécialisé dans une catégorie de bateaux, mais une menuiserie centrale, située à Rivesaltes (Pyrénées-Orientales), les alimente tous les trois. Chantier Catala lance son extension pour être plus efficace. "Quand on vend 100 bateaux en deux mois, au lieu de 50 bateaux précédemment, il faut faire évoluer sa logique industrielle. Nous allons donc investir dans de l’achat de machines et dans nos capacités, afin de doubler la quantité de catamarans produits. Nous souhaitons aussi rapatrier la part de cette activité que nous avions externalisée, afin de réduire notre dépendance aux sous-traitants", explique Olivier Poncin. Les effectifs de cette menuiserie, à l’occasion, passeront de 36 à 50 salariés sous 3 ans.

Une part de rêve malgré le contexte

La pandémie perdurant, Chantier Catana s’attend toutefois à faire, à nouveau, une mauvaise saison en 2021. L’entreprise s’active donc pour faire évoluer son offre commerciale, sans renier ses ambitions. Elle prévoit une croissance de 15 à 20 % du chiffre d’affaires par rapport à 2020, année baissière. Cela passera par deux fois moins de ventes auprès des loueurs "qui souffrent énormément car ils ne reçoivent plus de voyageurs", glisse Olivier Poncin, et par un objectif en hausse de 35 % sur la cible des particuliers. En effet, en moins de quatre ans, Chantier Catana a développé une gamme d’une dizaine de modèles, dont les plus innovants et les plus luxueux sont vendus sous la marque Bali : de purs objets de fantasme pour les mordus de nautisme.

Chantier Catana fait donc un effort d’accompagnement spécifique auprès de son réseau d’agents, composé d’une quarantaine d’importateurs et de concessionnaires dans le monde. Ce sont eux qui vendent à cette population de passionnés, en répercutant ce message d’Olivier Poncin, qu’il veut porteur d’espoir malgré le contexte tourmenté : "Le bateau reste un espace de liberté".

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