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Comat veut devenir leader mondial du new space avec son moteur à plasma
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Comat veut devenir leader mondial du new space avec son moteur à plasma

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Spécialiste des mécanismes pour le spatial, Comat développe ses propres produits depuis 2013. Avec son moteur à plasma unique au monde, la société de Flourens (Haute-Garonne) ambitionne de devenir leader mondial d'équipements pour le new space.

Ludovic Daudois (directeur général) et Benoit Moulas (president) de Comat, devant leur moteur à plasma unique au monde — Photo : Comat

Ancien spin-off du Centre national d'études spatiales (Cnes), Comat, créé en 1977, s’est orienté vers l’industrie spatiale à son rachat, en 2008, par Benoît Moulas, Laurent Gauthier et Christian Saubion, fondateurs du groupe Agora Industries. Basé à Flourens (Haute-Garonne), Comat s’est développé dans la conception et la fabrication de mécanismes pour ses clients, et a atteint 9,8 M€ de CA en 2019 pour 105 salariés. Depuis 2013, l’entreprise développe ses propres produits destinés au new space - ce nouveau marché de l'exploration spatiale développé par des acteurs privés.

10 % du CA avec ses propres produits

Comat fabrique des mécanismes pour l’instrumentation scientifique, comme son produit phare Kubik, utilisé sur la Station spatiale internationale. On citera aussi sa participation à la mission Mars 2020 de la Nasa. « Nous avons fourni plus de 400 pièces mécaniques pour l’instrument SuperCam, développé à l’Irap de Toulouse », se félicite Benoît Moulas, président de Comat et du groupe Agora (215 salariés ; CA 2019 : 20,3 M€).

L’entreprise travaille aussi avec le Cnes sur l'équipement breveté Tripode pour le positionnement des antennes satellite, ou sur Iasi, un scanner pour l’observation de la Terre, utilisé par Airbus.

Assemblage de SuperCam en salle blanche à l'Irap avec des techniciens de Comat — Photo : Comat

Riche de ces multiples compétences, la société décide, en 2013, de développer ses propres produits. « Nous savions que le marché du new space allait prendre de l’ampleur. Nous avons donc choisi de créer des équipements pour satellites miniatures, appuie Benoît Moulas. Ces produits représentent aujourd’hui 10 % de notre chiffre d’affaires, et nous visons les 50 % d’ici à cinq ans. »

Comat a d’abord développé une gamme de roues à réaction pour microsatellites entre 5 et 100 kg. L’entreprise est la seule en France à fabriquer ce produit très complexe, et compte déjà plusieurs dizaines de commandes à l’export (Amérique du Nord, Asie) pour cette année.

La société travaille aussi sur un actuateur (qui sert à modifier l'orientation du satellite) et une gamme d’antennes et de mâts déployables pour microsatellites avec le Cnes et l'un de ses clients toulousains. Pour mener à bien ces projets, Comat réinvestit 40 % de son CA en R & D.

Un moteur à plasma unique au monde

Mais le produit phare de Comat, c’est le moteur à plasma. « Auparavant, les nanosatellites n’étaient pas dotés de propulsion, or, c’est ce qui permet de les maintenir en orbite, décrypte le président. Depuis 2014, nous développons un moteur à plasma miniaturisé pour pallier cette lacune. »

Unique au monde, ce propulseur de seulement 1U (1 litre) utilise du métal comme carburant solide. Contrairement aux autres moteurs électriques sur le marché, il a une durée de vie de cinq ans, se pilote en instantané et possède un fonctionnement modulaire de 0 à 100 %, ce qui va faciliter les rapprochements entre nanosatellites, par exemple, d’une même constellation.

Le moteur à plasma pour satellites miniatures unique au monde développé par Comat — Photo : Comat

Le premier prototype 30 W, auquel le laboratoire Laplace et l’Onera ont participé, vient d’être livré à une société à l’export et devrait voler fin mars 2020. Comat prévoit 20 livraisons cette année, plusieurs centaines par an ensuite et a déjà un prototype fonctionnel en 150 W pour les satellites de 100 à 150 kg. La société vient de remporter un prix innovation H2020 de 1,6 M€ pour ce moteur. Enfin, Comat qui a recruté 14 personnes en 2019, compte embaucher 50 salariés d’ici à 2024 et dépasser les 15 M€ de CA.

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