En levant 27 millions d'euros,  la start-up Latitude continue son ascension dans l’aérospatial
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En levant 27 millions d'euros,  la start-up Latitude continue son ascension dans l’aérospatial

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La start-up rémoise Latitude, spécialisée dans le domaine de la conception de lanceurs de satellites légers dans l’espace, a réalisé une levée de fonds de 27 millions d’euros. Une étape nécessaire pour assurer la croissance de l’entreprise et le développement de sa fusée Zephyr. L’objectif est de réaliser le premier lancement en 2025.

Le lanceur Zephyr devrait réaliser son premier lancement en 2025 — Photo : Latitude

"Avec cette levée de fonds de 27 millions d’euros, nous suivons notre feuille de route. Nous sommes dans les temps", affirme Kévin Monvoisin, cofondateur de la start-up Latitude, anciennement Venture Orbital Systems. Implantée à Reims, l’entreprise de 112 salariés (pour 10 000 euros de CA en 2023) développe un lanceur de satellite : Zephyr. Cette petite fusée de 19 mètres de haut et 1,5 mètre de diamètre doit permettre de mettre sur orbite des satellites légers à faible altitude. "Nous avons réussi à atteindre tous les jalons de notre plan d’action jusqu’ici. Ce financement nous permet de mettre en place les prochaines étapes nécessaires avant de réaliser notre premier grand objectif : le premier vol de Zephyr en 2025", poursuit-il.

Investisseurs historiques et nouveaux entrants

La levée de fonds a été principalement portée par les investisseurs historiques de la start-up de l’aérospatiale : déjà présentés comme "co-leaders" de la série A, bouclée sur un montant de 10 millions d'euros en juin 2022, le Crédit Mutuel Innovation, Expansion et Bpifrance, via le fonds Deep Tech 2030 géré pour le compte de l’Etat dans le cadre de France 2030, ont remis au pot sur cette série B, toujours soutenus par UI Investissement. "Bpifrance est fière d’être présente dans ce nouveau chapitre de l’histoire de Latitude. Entrant dans une logique industrielle, l’entreprise dispose avec ce nouveau financement de toutes les clés nécessaires à son succès", affirme Adrien Muller, directeur de participations chez Bpifrance.

Les investisseurs historiques partagent désormais le capital avec de nouveaux entrants. "Environ un quart de la levée de fonds provient de nouveaux actionnaires", précise Kévin Monvoisin. Parmi eux, le fonds de capital amorçage créé par Xaver Niel Kima Ventures et le club d’investisseurs privés Blast.club. "Ils apportent de nouvelles choses, de nouvelles compétences à l’entreprise. Blast.club a une vision plus entrepreneuriale par exemple. Le capital de Latitude est désormais composé d’un ensemble d’investisseurs très complémentaires", affirme-t-il.

50 millions d’euros levés par Latitude depuis 2019

Avec ces 27 millions d’euros, a réalisé la plus grosse levée de fonds pour une start-up membre de l’accélérateur Scal’E-nov de la Région Grand Est. Le financement total de la start-up rémoise fondée en 2019 atteint aujourd’hui près de 50 millions d’euros.

Stanislas Maximin, PDG de Latitude et cofondateur de la start-up, salue le soutien des actionnaires : "C’est la reconnaissance d’une année et demie de travail acharné, de résultats critiques et d’une croissance nécessaire pour devenir leader sur notre marché d’ici la fin de la décennie".

Une nouvelle campagne de test pour le moteur en 2024

Pendant l’année 2023, l’entreprise a pu tester son moteur de fusée imprimé en 3D lors de deux campagnes d’essais, tout en développant une nouvelle version de celui-ci, permettant des gains de performance important. "De nouveaux essais moteurs seront réalisés à la fin de l’année 2024", annonce Kévin Monvoisin.

La levée de fonds doit aussi permettre de réaliser des essais sur les systèmes électroniques, propulsifs, fluides et les structures, et surtout, de poser les fondations opérationnelles et industrielles du premier lancement, attendu en 2025, à commencer par la production du lanceur et la mise en place de la chaîne d’assemblage.

Devenir leader sur le marché à la fin de la décennie

Les dirigeants de Latitude ne s’en cachent pas : leur objectif est de devenir un leader sur le marché international à la fin de la décennie : "Nous souhaitons aller plus loin que l’Europe, faire passer l’entreprise au niveau international pour faire peser la France dans le domaine de l’innovation spatial", fixe Kévin Monvoisin.

Une des nombreuses ambitions affichées par Latitude est de doter le lanceur Zephyr de 200 kg de capacité d’emport dès 2028, objectif qui devrait être réalisé grâce à la levée de fonds.

Déjà plusieurs clients en discussions

Latitude attire de plus en plus de potentiels futurs clients. "De nouvelles entreprises européennes ont marqué leur intérêt récemment. Nous sommes en discussion avec plusieurs d’entre elles, et dans des échanges avancés avec certaines plus anciennes. Nous sommes déjà en train de réfléchir à l’offre de vol dédié que nous pourrions réaliser avec ces dernières", explique Kévin Monvoisin.

Les principales entreprises intéressées ont une activité qui relève de l’observation de la Terre pour le domaine scientifique. Latitude traite aussi avec des sociétés dans le domaine de la Défense et avec le ministère de la Défense français. "La question spatiale est très politique, elle l’a toujours été. Il semble impossible de faire sans aujourd’hui, même en Europe. Il faut poursuive les efforts actuels pour continuer à avancer, à innover et à progresser dans ce domaine", conclut le dirigeant rémois.

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