Elle vient d’être sélectionnée par le Cnes pour démontrer la faisabilité technologique d’une antenne dépliable pour nanosatellites : la start-up Anywaves (20 salariés, CA 2020 : 1 M€) poursuit sa stratégie de renforcement de son offre produits pour profiter du boom du New Space. En plus du partenariat avec le Cnes, qui va se traduire d'ici douze mois par la présentation d'un premier démonstrateur, la société toulousaine vient de lancer la commercialisation de deux nouveaux produits génériques, portant à quatre le nombre de ses solutions sur étagère. "Ces deux antennes traduisent nos savoir-faire : l’une utilise notre technologie exclusive d’impression 3D céramique, l’autre est la première solution compatible avec tous les systèmes de positionnement par satellite, précise Nicolas Capet, président-fondateur d’Anywaves. Nous croyons beaucoup au potentiel commercial de ce dernier produit, qui permet une précision inégalée sur le marché."
Doublement de l’activité en 2021
Trois ans seulement après sa création, Anywaves a déjà franchi le cap du million d’euros de chiffre d’affaires en 2020, et anticipe un doublement de son activité pour le prochain exercice. L’équipe a été portée à vingt salariés et cinq à dix recrutements sont envisagés en 2021. "Nous avons engagé une phase de structuration de l’entreprise pour répondre aux besoins de nos clients et notamment accélérer le développement de solutions innovantes. Ce travail de fond sur nos trois pôles productifs - conception, production et commercialisation - doit aussi nous aider à obtenir la certification de qualité du secteur spatial (EN 9100), vraisemblablement à la fin du premier semestre 2021", indique Nicolas Capet.
L’optimisation des process est un enjeu majeur pour une société qui se positionne aujourd’hui comme le seul équipementier européen spécialisé sur les antennes pour nanosatellites. Outre le renforcement de son portefeuille de produits sur étagère, la start-up travaille au développement de solutions sur mesure pour ses clients, mais toujours dans une logique industrielle. "Dans l’économie du New Space, la standardisation permet de répondre au besoin de récurrence des constellations, régulièrement renforcées par l’envoi de nouveaux satellites : nous travaillons à la mise au point de filières produits qui nous permettraient de moduler nos réponses techniques autour de briques de bases génériques, et ainsi positionner nos produits à moindres coûts", détaille Nicolas Capet.
Cap sur l’Asie
L’année 2020 a vu la start-up récolter les premiers fruits de ce positionnement de spécialiste. En juillet, Anywaves a signé un partenariat commercial avec Syrlinks pour intégrer ses antennes dans les produits de géolocalisation et radio-communication de cet autre acteur français du New Space, dans une logique d’offre globale à l’export. Et fin septembre, la start-up a été retenue par Thales Alenia Space pour équiper la future constellation 5G de l’américain Omnispace. "Une reconnaissance majeure de la qualité de nos produits, par l’un des acteurs les plus importants et exigeants du marché spatial", se félicite Nicolas Capet.
La prochaine étape pour la start-up concerne son déploiement à l’international, freiné en 2020 par la crise sanitaire. Principale cible : l’Asie, principal marché du New Space avec les États-Unis. "Nous sommes en train de définir une stratégie export qui s’appuiera sur des partenaires locaux, confie Nicolas Capet. On assiste à une véritable explosion de la demande des acteurs privés pour le lancement de nouvelles constellations, et nous sommes un des rares acteurs au monde à pouvoir couvrir autant de besoins sur les antennes."
