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L’entreprise basque E-Taranis prépare la commercialisation de son éolienne
Pyrénées-Atlantiques # Production et distribution d'énergie

L’entreprise basque E-Taranis prépare la commercialisation de son éolienne

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Créée en 2019, la start-up E-Taranis a conçu depuis Saint-Jean-de-Luz une éolienne légère et compacte destinées aux particuliers. Plusieurs brevets et levées de fonds plus tard, l’équipe s’apprête à la commercialiser et honorer les premières commandes. En ligne de mire : une industrialisation. D’ici là : nouveaux locaux, embauches et autre tour de table.

De gauche à droite : Pierre Camou, Mathieu Haristoy, Thibault Eudier, Jérémy Pelé — Photo : Gaëlle Coudert

Alae pèse autour de 90 kg et a été pensée pour être installée sur toutes les toitures des maisons individuelles. "On reste sur quelque chose d’assez simple", souligne Mathieu Haristoy, l’un des associés d’E-Taranis, la start-up conceptrice de cette éolienne innovante. Son prix : 15 000 euros pose comprise. "L’objectif est de produire l’énergie là où elle est consommée et quand elle est consommée", résume Thibault Eudier, le fondateur du projet, rapidement rejoint par ses deux amis d’enfance Mathieu Haristoy et Jérémy Pelé. Les trois associés luziens, qui peaufinent leur produit depuis octobre 2019, rejoints désormais par un premier salarié, achèvent les phases d’étude et de prototypage pour enclencher la vitesse supérieure en débutant la commercialisation d’Alae en septembre ou octobre.

"Nous avons une vingtaine de commandes, confie Mathieu Haristoy. On n’en prend pas plus pour le moment, mais on a autour de 500 demandes ou marques d’intérêt. Ça nous conforte dans le projet." Grâce aux financements obtenus, les associés espèrent dénicher de nouveaux locaux de 600 à 1 000 m2 pour internaliser l’assemblage et la production de pièces, et changer d’échelle. "L’objectif sera d’assembler 50 éoliennes par mois d’ici fin 2024", explique Mathieu Haristoy. E-Taranis vise 300 000 à 500 000 euros de chiffre d’affaires cette année, puis 1 million d’euros l’an prochain. Les associés tablent sur une vingtaine de salariés d’ici deux ans. Pour les y aider, une nouvelle levée de fonds participative devrait être lancée au printemps.

Industrie et résilience

À sa création l’entreprise a engagé des fonds propres et obtenu un prêt soutenu par France Active à hauteur de 100 000 euros. L’an dernier, une levée de fonds participative leur a permis de récolter 200 000 euros auprès d’investisseurs majoritairement particuliers, via la plateforme Ayomi. Ils ont aussi obtenu 150 000 euros de subvention de la Région Nouvelle-Aquitaine et un prêt de 200 000 euros de la BPI pour développer le projet, notamment l’industrialiser. Plus récemment, ils ont remporté 25 000 euros lors de l’Atelier de l’innovation récompensant des start-up basques innovantes au mois d’avril 2023, ainsi qu’un prix de 60 000 euros auprès de la Fabrique Abeilles Assurances en décembre 2022.

"Nous voulons créer une vraie industrie", rappelle Thibault Eudier. "Il faut pour cela que le produit soit parfait dès le départ. Nous prenons notre temps pour travailler dessus. Nous avons par exemple créé notre propre générateur car on ne trouvait pas ce qui correspondait sur le marché", explique-t-il. "On a obtenu un brevet pour le système qui permet que les voiles bougent sous l’effet du vent, en janvier 2020." L’entreprise guette désormais la validation d’un second brevet, relatif à la réparabilité du générateur électrique de l’éolienne, qui correspond à une caractéristique majeure du produit : les éléments composant l’éolienne sont facilement réparables et recyclables. Toutes les pièces sont usinées et assemblées en France.

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