Le Havre
Philippe Darmayan (UIMM) : « L’emploi et la formation sont mes priorités »
Interview Le Havre # Métallurgie # Ressources humaines

Philippe Darmayan président de l’UIMM Philippe Darmayan (UIMM) : « L’emploi et la formation sont mes priorités »

S'abonner

Philippe Darmayan, président d’ArcelorMittal France, a été élu le 19 avril président de l’Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM). Celui qui est aussi vice-président du lobby France Industrie a effectué, le 6 juin, sa deuxième sortie officielle en région havraise. Rencontre.

— Photo : Sébastien Colle

Le Journal des Entreprises : Pourquoi avoir choisi Le Havre pour votre deuxième sortie en tant que président de l’UIMM ?

Philippe Darmayan : La région havraise est plus industrielle que la moyenne française et elle dispose de nombreuses filières efficaces. De plus, la région Normandie dispose d’un exécutif particulièrement actif. Je citerais notamment la création de l’Agence de développement pour la Normandie (ADN), un véritable exemple à suivre pour les autres régions. L’exécutif régional normand a mis au centre des préoccupations l’ensemble des dispositifs économiques pour aider les entreprises à se transformer et avancer.

Je souligne aussi la belle dynamique de l’événement In Normandy qui vient d’avoir lieu à Deauville, et auquel l’UIMM a participé sur les sujets de l’industrie du futur. Ce nouveau rendez-vous est une excellente démarche de dynamisation de la région. Et puis, Le Havre à le meilleur ambassadeur qui soit à la tête du gouvernement. Il n’y a pas une réunion avec le Premier ministre sans que Le Havre ne soit mentionné… Ce n’est donc pas un hasard si ma seconde visite comme président de l’UIMM se passe au Havre.

Quelles sont vos priorités ?

P. D. : Sans conteste l’emploi. Les entreprises sont dans une meilleure conjoncture et n’arrivent pas à trouver des compétences. Il y a en France un problème structurel en ce qui concerne la réinsertion des chômeurs, mais également sur la formation et l’apprentissage, encore mal perçues par les familles françaises. Elles doivent pouvoir être envisagées comme des voies d’excellence. Il faut faire savoir que 80 % des jeunes qui sortent de l’apprentissage trouvent ensuite un job rapidement. Nous avons besoin d’une organisation qui permette d’augmenter le nombre d’apprentis.

« Un jeune peut trouver à se réaliser dans l'industrie. La meilleure preuve, c’est que ceux qui y entrent ne veulent plus en repartir ! »

En ce sens, la déclaration du ministre de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer, qui souhaite faire la promotion de l’apprentissage dans les collèges, est très importante pour l’image de cette filière. Il faut développer le lien avec l’entreprise. Pour moi, dans le processus de formation des enseignants, il faut un passage en entreprise. De notre côté à l’UIMM, nous allons décliner une communication pour valoriser l’industrie auprès des familles. Nous allons notamment nous appuyer sur les évolutions digitales qui permettent de rendre plus attrayante l’industrie, mais aussi expliquer que l’industrie, c’est concret et qu’on peut arriver à s’y réaliser. La meilleure preuve, c’est que ceux qui entrent dans l’industrie ne veulent plus en repartir !

Qu’attendez-vous du nouveau président du Medef ?

P. D. : Il va se retrouver face à un gouvernement dynamique, favorable à l’industrie. Il a deux gros dossiers sur la table. Le premier, c’est de discuter l’agenda des réformes. Ensuite, il doit être capable de stabiliser la gouvernance et de donner au Medef une capacité d’action pour convaincre, mais aussi à s’organiser entre les différentes branches. Et pour moi, il n'y a pas 36 candidats en mesure de faire cela, seul Alexandre Saubot (ancien vice-président du Medef en charge du pôle social et patron du groupe industriel familial Haulotte, NDLR) est en capacité, car il a dirigé une grande organisation, crédible comme l'UIMM, et c'est fondamental. Je l'ai vu fonctionner ces trois dernières années et je n'ai aucun doute sur sa valeur.

Le Havre # Métallurgie # Ressources humaines