Véritable fléau néfaste à la faune et à la flore seino-marine, la pollution plastique envahit régulièrement les berges de la Seine. Pour lutter contre cette catastrophe écologique, le Groupement d’Intérêt Public (GIP) Seine-Aval a lancé, en partenariat avec l’université Gustave Eiffel de Champs-sur-Marne (Seine-et-Marne), un vaste projet environnemental baptisé LitterBank et destiné à comprendre le comportement des déchets en estuaire de Seine pour optimiser ensuite les processus de nettoyage ordonnés par les collectivités territoriales. À pied d’œuvre sur cette opération, la société caennaise DAE System (Drone & Aerial Engineering SYSTEM), créée en 2021 par trois associés, spécialisée dans l’ingénierie aéroterrestre et plus particulièrement dans l’équipement de systèmes aéroportés pour des missions spécifiques. "L’idée est d’étudier, grâce au survol d’un drone équipé de capteurs communicants couplés à de la captation visuelle, les mobilités des déchets sur les berges de la Seine selon les conditions de marée et de débit du fleuve et de déterminer les zones de piégeage", explique Yoan Allaman, co-fondateur et président de DAE System.
Détection électronique d’anomalies
Pour mieux comprendre les déplacements des déchets le long des quelque 170 km des berges de Seine, et nourrir ensuite des stratégies de ramassage efficaces, le projet LitterBank, réalisé sur une période de deux ans, vise à proposer une typologie et une cartographie dédiées à cette pollution. Elles vont permettre de caractériser la sensibilité des berges de l’estuaire à l’accumulation de déchets géomorphologiques (selon leur nature, leur pente, leur exposition, leur végétalisation) et d’étudier les processus d’échouage et de remobilisation des déchets plastiques sur les berges. "Pour mieux comprendre la dynamique de leur piégeage et de leur remobilisation, certaines catégories de déchets de nature et de flottabilités diverses seront marquées avec des puces RFID localisables selon un maillage précis des sites suivis. D’autres "déchets marqués" sont recouverts de peintures fluorescentes et sont équipés de colliers numérotés pour mieux les distinguer des autres déchets sur les berges", explique Yoan Allaman. Dans ce projet, la start-up utilise un Drone de Sûreté et Sécurité (DROSS) : "Il s’agit d’un système de détection électronique d’anomalies par drone, une solution drone à RFID active, permettant d’automatiser des opérations aéroterrestres à l’aide de drones." Le survol du drone permet également des captations visuelles et de reproduire le terrain en 3D.
Aide aux missions de sauvetage en montagne
Membre de Normandie AeroEspace (NAE) et du Centre d’Innovation Drones Normandie (CIDN), DAE System travaille également sur d’autres marchés, notamment dans le cadre de recherche de victimes d’avalanche en montagne. La start-up normande a développé un drone spécifique pour ce marché de niche, le Drone de Reconnaissance Électronique pour les Secours (DRES), doté d’un capteur qui permet de détecter certaines fréquences comme le wifi et le Bluetooth, présentes sur les boîtiers de détection d’avalanches. Ce drone automatique utilisable seul ou en vol collaboratif avec des hélicoptères, permet aux acteurs du secourisme de renforcer et optimiser les missions de recherches et sauvetages.
