La Holding Victoria Group se développe et investit dans une unité de méthanisation à Gaillon qui devrait être opérationnelle dès septembre prochain. « Cette unité permettra de produire de l'énergie thermique et électrique en utilisant des déchets organiques fermentescibles », explique Jean-Baptiste Brument, Directeur de Biogaz de Gaillon. Conçue par le bureau d'études Naskeo, l'unité pourra accepter des déchets solides (boues de station, déchets de production des industries agroalimentaires), des déchets liquides (eaux des fosses septiques, graisses), des déchets à hygiéniser (restes de repas, déchets d'abattoirs ou de boucherie de catégorie 3), et autres déchets verts. « Les déchets sont stockés dans des cuves et commencent leur processus de dégradation. Le biogaz ainsi produit lors de ce cycle est dirigé vers le cogénérateur. Cet équipement produit deux énergies : une énergie thermique qui permet de chauffer des bâtiments publics et administratifs, et une énergie électrique revendue à ERDF ».
Les digestats valorisés en engrais
Une fois dégradée, la matière est transférée vers une cuve de maturation ou elle poursuit son cycle, puis ressort sous forme de boue appelée « digestat ». La matière organique en se dégradant génère du biogaz (composé de méthane à 70 - 75 %). Ces digestats sont utilisés et valorisés en engrais et amendements. Un plan d'épandage est constitué avec plusieurs agriculteurs, il s'étend sur une surface de plus de 2.000 hectares. « Un suivi analytique des digestats sera effectué par un laboratoire indépendant, puis communiqué aux services de l'État », précise Jean-Baptiste Brument.
Quid des nuisances olfactives ?
Le bâtiment sera fermé et équipé avec un système de filtration de l'air. « Quant au trafic routier, il représentera une dizaine de camions jour et une vingtaine, pendant les sorties de digestats ». À plus long terme, l'usine pourra alimenter le collège et le lycée d'Aubevoye qui se trouvent à proximité. D'autres usines de méthanisation existent déjà au nord de Neufchâtel et dans l'Oise. Des projets sont actuellement en cours à Fécamp, Le Neubourg et Saussay la Campagne.
-Effectif : 3 (un responsable d'exploitation et deux techniciens en maintenance) -Coût du projet : 5 M?, financés par Naskeo, Maillot, le Feder, l'Ademe, l'Agence de l'eau, et la Région Haute Normandie.
