Depuis ce lundi 11 juin matin, une centaine d'agriculteurs bloquent la raffinerie Total de Fort-Mardyck, près de Dunkerque, ainsi que le dépôt pétrolier côtier de Saint-Pol-sur-Mer. Ils ont notamment disposé plusieurs tas de gravats, pour empêcher les camions de livraison d'approcher la raffinerie. Ce mouvement doit durer trois jours et serait reconductible. Dans un communiqué, la Fédération régionale des syndicats d'exploitations agricoles (FRSEA) et le syndicat des Jeunes Agriculteurs précisent leur grief : "Le gouvernement multiplie les incohérences en ce qui concerne le secteur agricole."
Contre les importations massives d'huile de palme
Les agriculteurs reprochent plus particulièrement au gouvernement son accord donné à l'entreprise Total "d’importer massivement de l’huile de palme pour produire du biodiesel alors que nous disposons d’une filière oléagineuse locale structurée capable de produire à la fois des biocarburants et du tourteau non OGM pour l’élevage français." Avec ces blocages, les agriculteurs veulent attirer l'attention du gouvernement, pour "travailler à la construction d’un véritable projet agricole". Et de souligner : "L'agriculture française est en danger !" Les manifestants se sont organisés pour pouvoir bloquer ces lieux non-stop, pendant au moins 3 jours et 3 nuits.
Pas de pénurie à craindre
Suite à l'appel lancé par la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs, d'autres raffineries ou dépôts de carburant sont bloqués en France. Au total, 14 sites sont concernés. Pour autant, une pénurie de carburant n'est pas à craindre car la France compte 7 raffineries et 200 dépôts de carburant. Le ministre de l'Agriculture, Stéphane Travert, recevra le 12 juin les deux syndicats pour tenter de sortir du conflit. Il a déjà précisé qu'il ne reviendrait pas sur l'accord donné à Total.
