« Toutes les entreprises ont intérêt à mettre dans leur radar stratégique l'Afrique » lance Dominique Leroy, consultant via sa société Export-in et président de l'Afrique Business Club, qu'il a lancé en région fin 2014. Fervent défenseur de l'Afrique, Dominique Leroy a plus d'un argument à faire valoir : « C'est plus simple d'exporter en Côte d'Ivoire qu'en Chine, au Brésil ou même en Inde... Et d'ailleurs ces pays exportent eux-mêmes en Afrique. Les entreprises des Hauts-de-France ont intérêt à s'y intéresser, d'autant que nous avons une langue commune ! Il y a 1 milliard d'Africains aujourd'hui et demain, ce sera 2 milliards. Ils entrent dans la classe moyenne et commencent à consommer. Et les choses vont beaucoup plus vite là-bas : quand il faut trois ans pour monter un projet d'éoliennes en France, cela prend trois mois en Afrique... Ce continent, c'est aussi 60 % des terres arables non exploitées dans le monde... »
L'effet réseau
Pour autant : « L'Afrique c'est aussi 54 pays et 54 marchés différents », souligne Dominique Leroy. Y aller seul peut vite relever du parcours du combattant. D'où l'intérêt de ce club, qui permet aux dirigeants de bénéficier à la fois de services (juridiques par exemple) et d'un effet réseau. Les deux réunions annuelles, couplées à plusieurs commissions, sont l'occasion de discuter de problématiques communes mais aussi d'échanger des contacts sur tel ou tel marché africain, car « mieux vaut avoir un partenaire local pour se lancer », recommande Dominique Leroy. Présent lors de la dernière AG du club en mars, le groupe Bonduelle a par exemple présenté, lors d'une table ronde, la façon dont il s'est adapté au marché kenyan. « Il y produit des haricots verts haut-de-gamme sur plusieurs petites parcelles de 180 m² et par effet boule de neige, cela fait vivre 100.000 personnes au Kenya », explique Dominique Leroy. Il ajoute aussitôt : « Il ne faut pas regarder les Africains comme des gens qu'on doit aider mais d'hommes à hommes : ils ont la croissance que nous n'avons pas et manquent d'expérience dans tel ou tel domaine mais attention, ils apprennent vite ! »
Passer à la vitesse supérieure
Le club compte aujourd'hui 50 adhérents officiels et « près de 200 personnes qui gravitent autour de nous et viennent à certaines réunions », note Dominique Leroy. Il constate : « Le club fonctionne encore de manière artisanale. Nous voulons aujourd'hui passer à la vitesse supérieure en nous inscrivant dans le schéma régional pour bénéficier de subventions ». Au programme : un site Internet refondu pour plus d'interactivité et un annuaire en ligne, un stagiaire présent en permanence, l'organisation d'une mission collective par an sur un marché donné, gagner des adhérents et leur réserver certains services, etc. Pour le moment, l'adhésion est de 25 euros pour un particulier, 50 euros pour une start-up, 150 euros pour une PME et 300 euros pour un groupe.
