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L’électricité d’Hydroption éclaire Paris
Toulon # Production et distribution d'énergie

L’électricité d’Hydroption éclaire Paris

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Depuis le début de l'année, Hydroption fournit l'électricité de 1677 bâtiments publics parisiens. Un gros coup pour l'agrégateur toulonnais qui veut tripler son portefeuille d'ici deux ans.

Alice Gerard, troisième en partant de la droite, estime qu'Hydroption peut tripler son nombre de clients ce qui amènerait à des recrutements pour étoffer l'équipe. — Photo : Sophie Protat/Studio So photo

Paris, Vilo Lus ! Non, la périphrase Ville Lumière ne sera pas traduite en provençal même si 1 677 bâtiments publics parisiens sont éclairés, depuis le début de l’année, par l’électricité verte du toulonnais Hydroption. La PME varoise a remporté les deux plus gros contrats du dernier appel d’offres de la capitale, jusqu’à présent propriété d’EDF et Direct Energie, représentant une somme de 65 millions d’euros.

« Ce qui a plu, c’est notre flexibilité, nous sommes une jeune structure, rapide et efficace », estime Alice Gerard, responsable client d’Hydroption. Une belle récompense pour l’entreprise créée à Toulon, en 2015, par Michel de Kéréver, qui voulait surfer sur l’ouverture des marchés de l’électricité. La formule est simple : racheter la production de petites installations, principalement de l’hydroélectricité, pour les revendre aux professionnels. « Depuis, notre évolution est colossale », avance Alice Gerard alors qu’Hydroption génère aujourd’hui un chiffre d’affaires de 15 millions d’euros.

Une procédure de sauvegarde salvatrice

Un parcours qui a tout de même connu un accroc avec une procédure de sauvegarde lancée en janvier 2017 et qui s’est terminée en février dernier. « Le marché était en difficulté, avec des ressources nucléaires en baisse [des anomalies avaient provoqué l’arrêt, sans préavis, de réacteurs, ndlr] qui ont fait exploser les prix de l’électricité. Cette procédure nous a permis de protéger l’entreprise et d’étaler la dette sur presque 10 ans », souligne la responsable client de 30 ans.

Pour rembourser cette dette, il faut donc augmenter l’activité et les contrats parisiens tombent à pic. Il a ainsi permis à Hydroption de doubler son nombre de clients pour passer à 3 000 (centres hospitaliers, PMI, enseignes de grande distribution…). « Le but, c’est de tripler notre portefeuille sur un ou deux ans », prévient Alice Gerard.

Une marque locale pour les petits commerçants

Pour convaincre les professionnels, l’entreprise toulonnaise mise sur des prix attractifs et de l’accompagnement, avec des conseillers qui aident les clients à réduire leur consommation et, de fait, leur facture. Autre plus-value, le service de facturation développé en interne. Il se veut plus simple et plus clair. L’équilibre financier devrait être atteint cette année, avec un chiffre d’affaires attendu de 50 millions d’euros. Ce qui devrait déboucher sur le recrutement d’une ou deux personnes, notamment pour le service informatique.

En parallèle, la PME a lancé l’été dernier sa marque « Electricité de Provence » qui s’adresse aux petits commerçants et artisans du Sud de la France, moins gourmands en kilowatts. Si le format de l’offre correspond aux particuliers, le but n’est pas de viser le grand public. Cela ne représente que 300 clients, mais offre à Hydroption un ancrage et une image locale.

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