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L'ancien site de Technopolis réussit sa reconversion dans le 7e art
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L'ancien site de Technopolis réussit sa reconversion dans le 7e art

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Depuis quatre ans, l’ancien site logistique de Technopolis, basé à Martigues, se transforme en studios de cinéma. Avec comme première consécration le tournage du prochain « Gaston Lagaffe ».

Pour Olivier Marchetti, gérer un site logistique de transport ou des studios de cinéma sont deux métiers qui se ressemblent — Photo : Rémi Baldy/Le Journal des Entreprises

Plus de 100 ans après l’entrée du train en gare de La Ciotat, le cinéma retrouve une place de choix en Provence. Depuis quatre ans, l’ancien site logistique de Technopolis, basé à Martigues, se transforme en studios de cinéma sur un espace de 26 000 m². Avec comme première consécration, la réalisation en 2017 du film « Gaston Lagaffe » de Pierre-François Martin-Laval. « Avoir eu ce tournage, c’est énorme », répète Olivier Marchetti, PDG de Provence Studios (CA : 700 000 euros,10 salariés). C’est cet entrepreneur de 44 ans qui est à l’origine de la métamorphose de cette série d’entrepôts. « Le déclic a eu lieu en 2010 quand l’équipe de la série « No Limit » est venue tourner dans nos locaux », raconte-t-il.

A l’époque, Olivier Marchetti est à la tête de la société de transport familiale Transmavin, installée sur le site de Technopolis. Face à une concurrence de plus en plus accrue, il décide de changer de voie et lance une étude de marché pendant trois ans, avant que l’équipe de No Limit ne s’installe définitivement dans les locaux martégaux. C’est le début de Provence Studios. « On fait le même métier qu’avant, dans la logistique, on est des aménageurs qui proposons un gros coworking », raconte son président.

« Le même métier qu’avant »

La reconversion est payante avec des contrats qui s’enchaînent. Les rappeurs marseillais Soprano et Jul sont venus tourner des clips et de nombreuses publicités sont réalisées à Martigues (Renault, Nissan…). Côté cinéma, Provence Studios a accueilli « Les Tuche 2 », « Père et fils thérapie », « Taxi 5 » ou encore « Overdrive » avec Scott Eastwood, fils de Clint Eastwood. Parmi les projets en cours, la série de France Télévision « Les stagiaires » est actuellement en tournage. « On essaie de concrétiser l’arrivée d’une grosse production internationale en ce moment », confie à demi-mots le PDG de Provence Studios, qui préfère rester discret sur les données économiques de sa société.

La concurrence est surtout étrangère. « Hormis à Paris, où c’est trop cher, il n’y pas d’installation comme la nôtre. Les producteurs se tournent vers Prague ou Bruxelles, où les tarifs sont moins élevés, explique Olivier Marchetti. Il faut les convaincre que le tournage se passera bien ici et que l’on travaille mieux ». Pour l’instant, la société Provence Studios connaît des débuts idylliques. « On a eu quelques coups durs, mais pas de creux de la vague », raconte son président.

Motion capture, école de cinéma, piste pour cascadeurs….

Au-delà des tournages, l’objectif est de faire de Provence studio un écosystème. Cette transformation passe par la mise à disposition de plus en plus de services, comme une piste pour les cascadeurs ou un centre de motion capture pour accueillir une société parisienne issue de l’univers du jeu vidéo. Une école d’audiovisuelle, Cinémagis, est également présente. Le réaménagement passe aussi par la toiture, recouverte de 28 000 panneaux solaires. De quoi assurer la consommation en électricité du complexe cinématographique.

Le développement n’est pas prêt de s’arrêter. Provence Studios devrait passer de 5 studios à 8 d’ici deux ans. « On a une grosse marge de progression », juge Olivier Marchetti, qui voudrait que les institutions se penchent un peu plus sur le secteur du cinéma.

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