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"Le Stade Lavallois est dirigé par 80 entrepreneurs"
Interview Mayenne # Sport

Laurent Lairy président du Stade Lavallois Mayenne FC "Le Stade Lavallois est dirigé par 80 entrepreneurs"

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Après cinq années en National, le Stade Lavallois va retrouver la Ligue 2 de football pour la saison 2022-2023. Le budget du club mayennais, qui fête ses 120 ans cette année, devrait tripler pour atteindre 10 millions d’euros. Un défi pour cette entreprise de 48 salariés, portée par 80 entrepreneurs mayennais actionnaires et présidée par Laurent Lairy.

Laurent Lairy, président du Stade Lavallois — Photo : Rémi Hagel

Avec la montée en Ligue 2, vous comptez faire passer le budget du Stade Lavallois de 3 millions d'euros à 10 millions d'euros. Comment ?

Je voudrais qu'on atteigne un budget de 9,5 à 10 millions d'euros. La dernière fois que nous étions en Ligue 2, nous avions un budget de 7,5 millions d'euros à 8 millions d'euros. Avec ça, on se situait entre la 18e et la 20e place. Même si je défends le savoir-être, il y a des réalités financières et je ne veux pas reproduire les mêmes erreurs que par le passé. En passant en Ligue 2, en championnat professionnel, on bénéficie de droits télévisés de 4,5 millions d'euros par an. Il restera à trouver 2 millions d'euros supplémentaires. Je lance un appel à toute entreprise qui souhaite communiquer avec l'esprit du Stade Lavallois, des valeurs de respect social, sociétal, environnemental et économique. Le Stade Lavallois n'est pas à vendre à des étrangers, il appartient à des Mayennais, mais on veut bien partager. Nous sommes ouverts à l'exogène, tant pour le sponsoring que pour le capital.

Le Stade Lavallois a terminé premier du championnat de National. Le premier titre de son histoire — Photo : Stade Lavallois.

À quoi serviraient ces 10 millions d'euros ?

Les deux millions d'euros supplémentaires nous donneront les moyens de recruter à un niveau pertinent pour l'équipe première. Ensuite, je veux rouvrir le centre de formation. Je l'avais gelé l'année dernière pour ne pas former à fonds perdus, puisqu'en statut amateur les jeunes sont libres de tout contrat.

Enfin, je veux créer une équipe féminine de haut niveau. Cela sera aussi intéressant pour créer des liens avec les marques.

Quels sont vos projets d'investissements ?

Le stade Le Basser a besoin de rénovation. On y réfléchit avec Laval Agglo et le Département. Les décisions seront prises en 2022. Je veux aussi rénover le centre d'entraînement des Gandonnières. La décision va être prise très vite.

Comment est structuré le Stade Lavallois ?

Ce n’est pas une entreprise normale mais c’est une vraie entreprise, avec 48 salariés. C’est une Société anonyme sportive professionnelle (SASP). Nous en sommes à l’origine, avec Bruno Lucas (président du Medef Mayenne, NDLR). En 2004, la Société d’économie mixte a été dissoute à la demande de l’État. Jean Arthuis et François d’Aubert (alors présidents du Conseil départemental et de Laval Agglomération, NDLR) nous ont demandé de prendre la main. Nous l’avons monté, à huit pionniers. Je suis le président (bénévole), et le conseil d’administration accueille les mêmes membres qu’il y a dix-huit ans. Le club est bien capitalisé, avec 2,5 millions d'euros de capitaux propres. Si Bruno Lucas et moi-même sommes les actionnaires principaux, le club est dirigé par 80 entrepreneurs. En effet, une SAS à capital variable réunit 70 chefs d’entreprise et représente 20 % du capital. C’est un modèle communautaire, c’est rare dans le football. Nous prenons des risques, c’est comme une entreprise, la structuration est la même. La différence est la lisibilité : vos clients vous jugent tous les week-ends, alors que dans une entreprise privée vos clients ne sont pas au courant quand vous prenez une décision.

A travers sa marque Lactel, le groupe mayennais Lactalis fêtera les 50 ans de sponsoring du Stade Lavallois en 2023 — Photo : Stade Lavallois

De quelle manière sont impliqués ces chefs d’entreprise ?

Les 80 actionnaires se classent en trois catégories. La première regroupe ceux à l’implication la plus forte, on les retrouve sur le maillot, à commencer par Lactalis. On fêtera en 2023 les 50 ans de leur sponsoring. S’y ajoutent Actual, Lucas et V and B. Ainsi que Laval Agglomération et le Conseil départemental de la Mayenne, en tant que partenaires sponsors (mais non actionnaires).

Au deuxième niveau, on trouve des actionnaires qui n’ont pas choisi d’être aussi visibles et qui apparaissent sur les bandeaux Led ou dans les loges. En troisième niveau, ce sont plutôt les PME et PMI avec une activité locale en B to B, qui vont préférer acheter des places sèches pour inviter leurs clients aux matchs. Enfin, on trouve une quatrième catégorie : ce sont des entreprises non-actionnaires qui achètent des espaces publicitaires. Elles sont 200.

Qu’ont-elles à y gagner ?

Cela fait partie du rayonnement de notre territoire. En 2007, j’ai été le fondateur de Made in Mayenne (qui promeut les savoir-faire du territoire, NDLR). En Mayenne, on chasse en meute. Si nos entreprises vivent, c’est parce qu’autour, on invente la vie qui va avec le contrat de travail. Avec le football, l’entreprise permet à ses collaborateurs de vivre leurs émotions, on met du carburant dans la société. C'est du social et du sociétal.

Mayenne # Sport # Attractivité # Capital
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