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Le maroquinier Longchamp recrute pour accompagner sa forte croissance
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Le maroquinier Longchamp recrute pour accompagner sa forte croissance

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Le maroquinier Longchamp connaît un fort redémarrage après la crise sanitaire. Pour cette année 2023, il prévoit 200 recrutements dans ses 5 ateliers de l’Ouest de la France et va renforcer aussi ses effectifs à l’étranger, dans ses sites de Tunisie et de l’île Maurice. Il va également ouvrir des magasins en Chine, où la demande est importante.

Le site de Segré-en-Anjou Bleu est le cœur de l’organisation industrielle de Longchamp — Photo : Olivier Hamard

Le groupe Longchamp tient secret son chiffre d’affaires, mais ne cache pas qu’il enregistre une forte croissance ces dernières années. Si le maroquinier, dont le cœur du dispositif industriel est installé à Segré-en-Anjou Bleu, a marqué le pas en 2020 et 2021, l’activité est repartie en flèche : "En 2022, nous avons retrouvé le chiffre d’affaires d’avant-Covid, confie Jean Cassegrain, président du groupe familial né en 1948, et en 2023 nous connaîtrons encore une croissance à deux chiffres." Pour faire face à un volume de vente en hausse, le groupe recrute. Il prévoit 200 nouvelles embauches cette année dans ses cinq sites de production de l’ouest.

1 100 collaborateurs

En France, le maroquinier Longchamp fabrique la moitié de ses produits commercialisés dans le monde entier. Dans ses ateliers de Segré-en-Anjou Bleu (Maine-et-Loire), Château-Gontier et Ernée (Mayenne), à Pouzauges (Vendée) et Rémalard (Orne), il concentre la fabrication dans l’Ouest où il emploie 800 personnes. 420 à Segré-en-Anjou Bleu, siège de son organisation industrielle.

David Burgel, directeur industriel du groupe Longchamp — Photo : Olivier Hamard

"Ici, nous avons environ 200 personnes dans les ateliers, précise David Burgel directeur industriel de Longchamp, mais aussi les services support, la logistique, le développement de produit avec notre bureau d’études. Le choix des matières, leur réception et leur contrôle avant expédition dans nos différents ateliers se font à Segré." Le service après-vente y est aussi installé. Si la création est effectuée par des stylistes à Paris, tout est conçu et piloté en terre angevine. Longchamp s’appuie aussi sur deux usines en Tunisie et à l’Île Maurice, et des ateliers partenaires en France, en Chine, en Roumanie et au Maroc. En Tunisie où il emploie 300 personnes, le groupe réalise d’ailleurs actuellement des travaux d’agrandissement. La surface des ateliers va y être augmentée de deux-tiers. "Nous investissons régulièrement de manière significative dans notre outil industriel", complète Jean Cassegrain. À Segré-en-Anjou Bleu, le groupe prévoit en 2024 d’équiper son parking d’ombrières photovoltaïques, qui devraient produire un quart de la consommation électrique du site.

Développement en Chine

Le groupe Longchamp annonce pour 2022 et l’année en cours une croissance supérieure à celle du secteur. "Elle a été très importante et inattendue, confie Jean Cassegrain, grâce à une conjoncture très positive mais aussi à nos efforts réalisés sur notre marque. Les efforts faits pendant la crise sanitaire en termes d’approche commerciale et d’efficacité portent leurs fruits. Nos ventes étant en partie liées au voyage et au tourisme, nous avons été plus victimes que d’autres pendant le Covid, mais aujourd’hui le tourisme a fortement redémarré - hormis pour les Chinois qui se déplacent encore peu - et nous surperformons." Les ventes de Longchamp adressent une clientèle en premier lieu française, puis américaine et chinoise. Le groupe gère lui-même 330 boutiques de sa marque ou corners dans des grands magasins. S’y ajoutent 900 autres points de vente dans le monde, revendeurs, grands magasins, franchisés ou Duty free. Il réalise 15 % de ses ventes en ligne. En Chine, il compte actuellement 40 magasins.

Jean Cassegrain, président du groupe familial Longchamp — Photo : Olivier Hamard

"La Chine est le plus important potentiel de croissance, indique Jean Cassegrain. Nous prévoyons d’y ouvrir 5 magasins par an pour parvenir rapidement à une soixantaine." Pour accompagner ce développement, le groupe peut faire appel à des ateliers partenaires, son objectif étant de fournir au plus près. "Nous fabriquons localement ce que l’on va vendre sur place, explique David Burgel. Ainsi, la production française est commercialisée en Europe et ce qui est fait en Chine est destiné à l’Asie."

Réorganisation

Si le marché a fortement redémarré, le maroquinier angevin s’adapte aussi à de nouvelles attentes des consommateurs et des collaborateurs. Il a mis en place un nouveau modèle de fabrication, à la fois pour favoriser le bien-être au travail et attirer les talents. Il a mis en place un système de tutorat pour transmettre le savoir-faire et former les nouvelles recrues. Le management de performance visuelle a été instauré et désormais, à Segré-en-Anjou Bleu, les maroquinières, à 98 % des femmes, sont plus polyvalentes.

Longchamp développe la polyvalence et la transmission du savoir-faire — Photo : Olivier Hamard

"Elles sont amenées à réaliser un produit de A à Z, indique David Burgel, ce qui donne encore plus de sens à leur travail. Chacun sait aussi qu’il y a un réel besoin de transmission et il n’y a pas de résistance pour le tutorat. Nous n’avons plus d’écoles de formation et nous formons directement en atelier. Les nouvelles recrues apprennent plus vite et sont plus rapidement opérationnelles. " La polyvalence et le nouveau type de management sont en cours de déploiement dans les 5 sites français et le seront l’an prochain en Tunisie et à l’Île Maurice.

Parallèlement, le groupe, qui peut proposer sur le marché en deux saisons par an jusqu’à plus de 300 nouveaux produits, travaille fortement sur les questions environnementales : réduction de l’impact carbone, utilisation de fibres recyclées dans toutes les toiles qui entrent dans la fabrication, exigence auprès des fournisseurs de cuir, traçabilité. "Ce n’est pas du green washing, ajoute David Burgel mais un vrai projet à échelle industrielle avec des résultats significatifs puisque nous avons baissé notre impact de 20 %. Les clients veulent savoir ce qu’il y a derrière les produits qu’ils achètent, en termes de valeurs, de traçabilité. Cette confiance, nous nous efforçons de la gagner et de la mériter."

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