Depuis son lancement il y a deux ans, l’antenne angevine du groupement de prévention agréé (GPA) a accompagné déjà 24 chefs d’entreprise en détresse. "Le GPA ne prend pas en charge les problèmes de l’entreprise, avertit Jean-Michel Tardieu, l’un de ses accompagnants bénévoles, ni les problèmes de son dirigeant". Mais elle accompagne le dirigeant en difficulté pour lui permettre de sortir de l’ornière. Et c’est là toute la différence avec les autres associations.
Ils sont ainsi une quinzaine d’animateurs, autour de l’ancien vice-président en charge du développement économique à Angers Loire métropole Jean-Pierre Bernheim. Tous ces bénévoles cooptés connaissent le milieu de l’entreprise : ce sont des anciens entrepreneurs pour la plupart, mais aussi d’anciens experts comptables, banquiers, directeurs d’administration ou avocats.
Concrètement, l’accompagnement démarre par un appel téléphonique du chef d’entreprise en détresse. Un binôme le reçoit pour un premier rendez-vous qui se déroule en toute confidentialité et toujours en lieu neutre. Objectif : comprendre l’objet de la sollicitation. "Nous sommes en situation d’écoute totale, pas en phase de résolution des problèmes", prévient Jean-Michel Tardieu. "Ce premier contact est primordial, la parole de l’entrepreneur doit être libre, la confiance doit s’instaurer", complète le coordinateur régional du GPA pays de la Loire Alain Bessaudou.
Un accompagnement de plusieurs mois
Le GPA s’engage ensuite à mettre en œuvre un accompagnement à travers un suivi régulier. Pendant les trois ou quatre semaines qui suivent, le chef d’entreprise en détresse est invité à suivre quelques recommandations, aller voir son comptable par exemple si le problème est d’ordre économique. "Une personne avait baissé les bras depuis six mois, n’ouvrait plus son courrier et s’inquiétait que ses biens soient saisis, raconte un bénévole accompagnant. Ce n’était pas un problème d’entreprise mais un problème de personne". L’accompagnement peut durer trois mois environ, le temps d’amorcer une solution. "Il peut y avoir des problèmes liés à la gestion du personnel, des conflits avec des salariés, poursuit Jean-Michel Tardieu. La grande majorité des cas sont gérés dans les trois mois".
Si les difficultés rencontrées nécessitent un accompagnement spécifique, le GPA oriente le dirigeant d’entreprise vers une autre structure : Egée par exemple pour les problèmes purement économiques, Apesa pour ceux d’ordre psychologique. Le chef d’entreprise reste décisionnaire. "Le rôle des membres du GPA est de le guider, le conseiller, jamais de décider à sa place", précise Alain Bessaudou.
Les dirigeants de plus grosses structures désormais concernés
Après la crise du Covid, l’inflation, la hausse des coûts de l’énergie et des prix de revient ont accentué les difficultés de certains entrepreneurs. "Les problèmes de remboursement de PGE et de recouvrement URSSAF, ajoutés à toutes les autres difficultés, soumettent le dirigeant à des pressions qui ont un effet certain sur son comportement et sa vie personnelle", observe Jean-Pierre Bernheim. Ces chefs d’entreprise en détresse sont de plus en plus nombreux à faire appel au GPA. "Au départ, c’étaient surtout des commerçants et dirigeants de TPE, mais on s’aperçoit qu’il y a aujourd’hui de plus en plus de dirigeants d’entreprises de taille plus importante", remarque Jean-Michel Tardieu.
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