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Florian Bercault : "À Laval Agglomération, nous revoyons le régime d’aides à l’immobilier d’entreprise"
Interview Mayenne # Politique économique

Florian Bercault maire de Laval "À Laval Agglomération, nous revoyons le régime d’aides à l’immobilier d’entreprise"

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Laval agglomération réalise une refonte de son régime d’aides à l’immobilier économique. La priorité est donnée à la transition énergétique avec la rénovation de bâtiments et la production d’énergies renouvelables. Florian Bercault, le président, présente également les projets de développement des zones économiques, à l’aune de la démarche Zéro artificialisation nette.

Florian Bercault, maire de Laval et président de Laval Agglomération — Photo : Rémi Hagel

Qu’est-ce qui évolue dans le régime d’aides à l’immobilier économique de Laval Agglomération ?

Nous arrêtons d’aider les projets nouveaux. Nous avions conditionné nos aides à la prise en compte d’éléments d’éco-conditionnalité par les entreprises, pour toutes les entreprises. Désormais, elles seront concentrées sur la transition énergétique, pour aider à la rénovation de bâtiments existants et à l’installation de systèmes de production d’énergies renouvelables pour de l’autoconsommation, avec un plafond de 50 000 euros. Avec le précédent dispositif, nous n’aidions que 7 à 10 projets par an. Là, avec la même enveloppe, nous allons pouvoir aider davantage de projets. Nous avons pris cette orientation en accord avec les organisations patronales. Nous l’avons votée le 28 novembre 2022. L’enveloppe globale de 1,2 million d’euros comprendra aussi un soutien au commerce de proximité (300 000 euros) et la possibilité de prise de participation au capital d’entreprises de l’économie sociale et solidaire. Cela n’avait jamais été fait jusqu’à présent.

Par ailleurs, le 19 décembre 2022, nous allons mettre en place notre schéma directeur du développement commercial. Il y a des zones d’activité commerciale à développer, et d’autres dont il faut ralentir le développement. Nous avons des mètres carrés en trop.

Enfin, parmi les pistes de travail, nous réfléchissons à créer un fonds de prêt pour la transition des entreprises, pour leur transformation numérique ou environnementale. Nous créons de l’amorçage pour inciter les banques à aller plus loin, dans le même esprit que le Réseau Entreprendre.

Votre refonte concerne-t-elle le foncier économique ?

Oui, c’est le 2e levier. Nous avons augmenté nos prix du foncier, pour nous ajuster sur les autres territoires, et tenir compte de l’enjeu du Zéro artificialisation nette (ZAN). Cela va nous redonner des capacités d’investissement pour nos zones d’activité économique, pour entretenir les voiries, les lignes de transport, et les rendre plus incitatives à l’investissement.

"Nous avons augmenté nos prix du foncier, pour nous ajuster sur les autres territoires"

L’agglomération compte 25 zones d’activités et 5 espaces d’accueil d’entreprises. Y a-t-il lieu de créer de nouvelles ZAC ?

Il reste une cinquantaine d’hectares disponibles. Nous sommes attractifs. Les entreprises viennent nous voir, il y a un flux constant, tant endogène qu’exogène. En deux ans ont été créés près de 700 emplois en stock (jusqu’en 2026).

Nous mettons en place un observatoire du foncier économique et de l’immobilier d’entreprise. Le ZAN va raréfier le foncier. Nous travaillons sur la suite du modèle de développement, qui est à revoir. Nous travaillons sur l’existant, avec la reconquête de friches. Laval agglomération est devenue propriétaire d’une ancienne fonderie à Port-Brillet, sur 9 ha. Nous œuvrons sur les ZAC existantes. Par exemple, nous investissons cinq millions d’euros sur la zone des Touches à Laval.

Pour les projets nouveaux, nous travaillons sur l’exemplarité. Notamment sur le parc Grand Ouest à Argentré, la ZAC est toujours en discussion pour être construite. Nous allons déposer un dossier en mars à l’autorité environnementale. Il y aura une mixité des activités. Sur les 150 ha, il y aura pour moitié une activité économique, logistique et industrielle ; et pour l’autre moitié, un espace de préservation de la biodiversité et d’agriculture périurbaine, un tiers lieu alimentaire. Nous construirons un minimum de desserte. La construction d’un 3e échangeur autoroutier est toujours envisagée. Il sera utile aussi pour le plan de contournement de Laval. Nous saurons en 2023 si nous avons la capacité de mener ces projets.

"À Argentré, la construction d’un 3e échangeur autoroutier est toujours envisagée."

La ZAC LGV illustre-t-elle la volonté de redensifier le centre-ville ?

Le pôle Gare est un poumon économique fort. Ce sont des zones où nous pouvons accueillir des espaces de coworking, des activités tertiaires que nous n’avons pas dans des zones d’activités industrielles. Ce projet de ZAC est engagé depuis 2017 sur la partie sud, et sera terminé en 2026. On y trouve des sièges sociaux, des activités tertiaires, du serviciel. Nous sommes en train de penser la partie nord, avec notamment un parking silo de 500 places, et des logements et peut-être une activité économique. Pour le parking, nous allons sélectionner l’opérateur en avril 2023. Pour le reste, nous discutons avec la SNCF, propriétaire du foncier.

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