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Coronavirus : l’usine chinoise de Gys reprend doucement son activité
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Coronavirus : l’usine chinoise de Gys reprend doucement son activité

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Fabricant de matériel de soudage, de réparation de carrosserie et d’équipements pour batteries, le groupe Gys, basé à Saint-Berthevin (Mayenne), possède depuis une vingtaine d’années une unité de production dans la province de Shanghai, en Chine. Fermée initialement le 23 janvier pour les congés liés au Nouvel an chinois, elle n’a rouvert ses portes que le 13 février avec quelques collaborateurs, en raison des mesures prises par les autorités locales pour lutter contre l’épidémie de coronavirus.

Le groupe mayennais Gys possède une unité de production dans la province de Shanghai, en Chine, depuis une vingtaine d'années — Photo : Groupe GYS

L’unité de production chinoise du groupe mayennais Gys, (près de 100 M€ de CA consolidé en 2019, 750 collaborateurs dont 560 en Mayenne) basée dans la province de Shanghai, emploie environ 120 personnes. Avec les mesures prises par les autorités pour lutter contre la propagation du coronavirus, l’usine a été fermée un peu plus de deux semaines et se réactive peu à peu. Selon son dirigeant, la production habituelle devrait être à nouveau atteinte fin février.

Une semaine supplémentaire de fermeture

« Pour chaque Nouvel an chinois, explique Bruno Bouygues, PDG du groupe Gys, spécialisé dans la fabrication de matériel de soudage, de réparation de carrosserie et d’équipements pour batteries, la majorité des usines ferment une semaine, à l’image de la semaine de Noël chez nous. Beaucoup de gens rentrent alors en famille dans leur province d’origine. Nous avons donc fermé le site le 25 janvier pour une réouverture prévue le 3 février. »

Mais, entre-temps, des mesures de mise en quarantaine sont intervenues en Chine pour lutter contre la propagation du coronavirus. Les autorités locales ont demandé au groupe mayennais, comme à beaucoup d’autres, de ne pas rouvrir son site. Il est donc resté fermé une semaine supplémentaire, jusqu’au 9 février. « À partir du 10, nous avons commencé à discuter pour pouvoir rouvrir, raconte Bruno Bouygues. Nous avons donc pris les dispositions exigées pour désinfecter, se munir de masques, prévoir le lavage des mains et que chaque collaborateur soit muni de papiers en règle attestant qu’il n’est pas malade. »

La grande transhumance liée au Nouvel an pouvant être vecteur de transmission du virus, les autorités de Shanghai ont aussi demandé à chaque personne ayant voyagé hors de la province de demeurer 14 jours en quarantaine chez elle avant de pouvoir sortir, et s’assurer ensuite qu’elle n’avait pas été contaminée. Certains collaborateurs de Gys, rentrés de leur province entre le 7 et le 12 février, ont donc dû entamer cette période de quarantaine.

Une perte de production d’un mois

La semaine du 10 février, seules quelques personnes – le plus souvent celles qui étaient restées dans la province de Shanghai pendant la période du Nouvel an chinois – ont ainsi pu regagner leur poste dans l’usine de Gys.

« Depuis, complète Bruno Bouygues, nos salariés reviennent un peu au compte-gouttes. Cette semaine du 17 février, le site fonctionne avec environ 25 personnes et de nouveaux collaborateurs réintègrent le site chaque jour. En fin de mois, l’activité normale devrait avoir repris. » Selon le dirigeant mayennais, l’usine, lorsqu’elle aura retrouvé son plein régime, devrait donc avoir perdu environ un mois de production. Son dirigeant prévoit qu’elle pourrait rattraper ce retard dans les mois à venir. Des mesures d’allègement fiscales envisagées par la Chine compenseraient aussi une partie des pertes dues au versement des salaires pendant la période d’inactivité. L’impact, s’il est réel, serait donc réduit.

Mais la filiale chinoise de Gys pourrait pâtir toutefois de difficultés d’approvisionnement, comme de très nombreuses entreprises. Et pas seulement en Chine ! Beaucoup d’usines étant à l’arrêt sur le territoire chinois, toute l’activité de sous-traitance, lorsqu’elle va redémarrer, aura à répondre aux nombreuses demandes qui risquent de s’accumuler. « Le second trimestre risque bien d’être celui d’une guerre logistique, envisage Bruno Bouygues, et chacun va vouloir faire venir des matières premières, avec des sous-traitants qui auront des montagnes de commandes à livrer. Pour notre usine de Saint-Berthevin, nous avons nous-mêmes des fournisseurs chinois. »

S’il ne sait pas encore si ses fournisseurs seront au rendez-vous, le groupe Gys travaille actuellement sur la gestion de l’obsolescence et il est en mesure de répondre à ses commandes : il a ouvert un entrepôt de 10 000 mètres carrés à Changé , près de Laval, en janvier, un container est parti de Chine le 25 janvier et un autre partira le 5 mars. Bruno Bouygues veut donc se montrer optimiste « Nous avons 8 semaines de stock de produits finis devant nous pour nos clients, affirme le dirigeant mayennais. Nous sommes bien entendu impactés par cette crise, mais on peut aussi voir ce stock comme une opportunité. »

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