La jeune entreprise angevine Connected Aircraft Solutions, créée par Steven Tromeur, s’apprête à prendre son envol : elle va produire et commercialiser ses housses de protection innovantes pour l’aviation d’affaires. Des housses constituées d’une enveloppe sur-mesure en tissu étanche et d’une structure gonflable régulée par un gonfleur d’air autonome, avec une gestion électronique. L’avion est ainsi protégé par un cocon d’air.
Prototype validé en 2022
Ancien technicien de l’Aéronavale, Steven Tromeur a entretenu pendant sept ans, en Afrique, les avions de présidents de la République et de grandes entreprises. Il a constaté à quel point la structure et l’électronique des appareils se dégradaient à cause de l’humidité et des intempéries. De retour en France en 2019, il a inventé ce système breveté, qui permet "d’éviter de dépenser 600 000 euros de réparation pour un avion qui vaut 3,5 millions d’euros", assure l'entrepreneur. Toujours chef d’un atelier d’un centre de maintenance d’avions, il conduit en parallèle le déploiement de son entreprise, avec ses trois associés, dont deux investisseurs. L’un d’eux, Cyril Bergeaud, est fondateur de Powertech Systems, entreprise spécialisée dans les batteries de puissance, et partenaire technique de CAS.
Créée en 2018 et basée à l’aéroport d’Angers-Loire, à Marcé (Maine-et-Loire), CAS a connu des fortunes diverses pour son démarrage. Elle a mis au point un premier prototype, insatisfaisant, puis un second, enfin validé en 2022. Les quatre associés entendent équiper 10 % des avions d’affaires en France et 5 % dans le monde d’ici quatre ans, soit 850 appareils. Ils vont s’adresser aux sociétés de handling (service d’assistance en escale), aux opérateurs privés, aux compagnies aériennes et aux centres de maintenance.
Levée de fonds en cours
La start-up mène une levée de fonds d’un million d’euros, et les tractations sont bien engagées avec divers investisseurs. Une démonstration de preuve de concept va être organisée à l’aéroport du Bourget (Seine-Saint-Denis) en ce mois de janvier. Outre ses arguments techniques, CAS dispose de lettres d’intention d’opérateurs, prêts à passer commande lorsque la production démarrera.
Pour ses débuts d’activité, le bureau d’études de la PME concevra les modèles. Elle confiera la découpe et l’assemblage des tissus à l’usine Jehier Hutchinson de Chemillé-en-Anjou (Maine-et-Loire). CAS assurera ensuite l’ajout technique de la structure gonflable et de l’électronique, d’abord au sein d’un atelier temporaire. "Si nous rencontrons le succès commercial espéré, nous envisageons de construire une usine à Angers-Marcé, et d’y employer trente personnes : couturières, ingénieurs, dessinateurs industriels", expose Steven Tromeur.
Dans un second temps, CAS visera le marché des avions de combat, en particulier ceux utilisés par les porte-avions, soumis aux aléas de l’océan iodé. Une deuxième levée de fonds est envisagée au deuxième semestre de 2023, ou en 2024, afin de poursuivre le développement commercial international.