Même si le Grand Est a gagné 219 000 emplois en cinquante ans (+12 % entre 1968 et 2017), cela s’est fait au détriment de ses territoires en "déprise démographique", comme l’indique l’Insee dans une publication du 17 décembre. L’emploi s’étant concentré autour des pôles urbains et notamment en Alsace qui regroupe à elle seule 36 % des emplois de la région (contre 29 % en 1968). Au total, les territoires en déprise ont perdu plus de 134 000 emplois (-21 %) et n’en comptent plus que 492 000, soit 23 % de ceux de la région. Globalement situées dans la Meuse et les Vosges et généralement éloignées des grandes villes, ces localités sont davantage agricoles et industrielles. C’est pour cette raison que la désindustrialisation "continue de peser sur le dynamisme économique" de ces territoires qui enregistrent des pertes d’emplois de l’ordre de 1 % par an entre 2007 et 2017, soit deux fois plus qu’en moyenne régionale et trois fois plus que pour les territoires en croissance. "La spécialisation dans des activités exposées à la concurrence étrangère comme la métallurgie y constitue un facteur aggravant", ajoute l’Insee. Enfin, ces territoires sont plus touchés par le chômage : près de 15 % de leurs populations en âge de travailler n’ont pas d’emploi.
