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Saintois Mécanique investit pour aller chercher plus de valeur ajoutée
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Saintois Mécanique investit pour aller chercher plus de valeur ajoutée

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Le spécialiste de l’usinage mécanique Saintois Mécanique, basé à Goviller, en Meurthe-et-Moselle, vient d’investir dans des machines à commandes numériques. Pour le dirigeant, Thierry Marchand, l’enjeu est de poursuivre le développement de l’activité.

Saintois Mécanique veut rapatrier à Goviller la fabrication de pièces actuellement réalisées au Royaume-Uni — Photo : Jean-François Michel

"J’ai l’impression que les choses ne vont jamais assez vite. Alors j’avance tout le temps." Installé depuis mai 2020 à la tête de la société Saintois Mécanique, à Goviller (Meurthe-et-Moselle), Thierry Marchand s’est engagé résolument dans une stratégie de croissance de l’activité. Opérant dans la mécanique de précision, la PME, qui emploie 21 salariés, a terminé l’année 2020 sur un chiffre d’affaires de 2,3 millions d’euros, contre 1,9 million d’euros lors de l’exercice précédent. "Et nous serons à 3 millions d’euros en 2021", anticipe Thierry Marchand, qui a enregistré en 2020 un résultat positif pour sa première année en tant que dirigeant de Saintois Mécanique.

Déjà équipée d’une première machine à commandes numériques sur cinq axes capable d’usiner des pièces complexes en combinant l’utilisation de trois axes linéaires et deux axes de rotation, la PME attend une autre machine de ce type. "C’est une évolution : il y a quelques années, on était sur des machines de trois à quatre axes, maintenant, on passe sur des machines de quatre à cinq axes", précise le dirigeant de Saintois Mécanique.

40 % de l’investissement amenés par le guichet "industrie du futur"

La deuxième machine cinq axes doit arriver en janvier 2022, pour un investissement global de 780 000 euros, dont 40 % ont été pris en charge par l’État, dans le cadre du guichet "industrie du futur", un dispositif mis en place par le gouvernement pour soutenir la montée en gamme des PME et ETI industrielles vers les nouvelles technologies. "J’ai été informé de l’existence du guichet par l’UIMM Lorraine", souligne Thierry Marchand, qui évoque "un coup de pouce" bienvenu avec cette subvention : "Je voulais investir, donc j’y serai allé avec ou sans. Mais c’est un chèque qui fait du bien."

Ces nouvelles machines vont permettre au dirigeant d’aller chercher des marchés avec plus de valeur ajoutée, dans lesquels son entreprise pourra compter plus de pièces. "Nous travaillons actuellement sur un sous-ensemble pour un très gros industriel lorrain, pour lequel j’aimerais rapatrier à Goviller des pièces actuellement fabriquées au Royaume-Uni", explique Thierry Marchand. Dans ce sous-ensemble à 5 000 euros, Saintois Mécanique usine une pièce à 2 500 euros, quand les autres composants viennent d’Israël et du Royaume-Uni. "Avec le Brexit, on est arrivé à 18 semaines de délai", déplore Thierry Marchand. "Et avec des questions simples auxquelles personne n’a la réponse : qui va payer les frais de douane ?"

L'obstacle du recrutement

Dans cette démarche de relocalisation de la fabrication de certaines pièces complexes, qui pourrait concerner jusqu’à 5 % de l’activité de l’entreprise, la PME est soutenue par les grands comptes avec lesquels elle travaille. Saintois Mécanique réalise en effet 70 % de son chiffre d’affaires avec quelques "belles signatures" locales, comme Saint-Gobain PAM ou Noremat : "Nos relations vont au-delà de la simple relation client-fournisseur", assure Thierry Marchand, qui évoque plutôt une relation entre partenaires. "Noremat nous a par exemple cédé une cabine de peinture pour un montant symbolique", précise Thierry Marchand.

Pour lui, le seul obstacle au développement reste le recrutement : "Trouver un tourneur-fraiseur, cela devient très difficile", regrette le dirigeant de Saintois Mécanique, qui compte "au moins trois postes ouverts" et parie sur l’alternance pour convaincre une génération qui a largement perdu de vue l’industrie.

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