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En rachetant SM Ravalement, Enduiest relève le défi de la croissance
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En rachetant SM Ravalement, Enduiest relève le défi de la croissance

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Façadier installé à Pulnoy, en Meurthe-et-Moselle, Enduiest vient de boucler une opération de croissance externe à Reims, en Champagne. En élargissant sa zone de chalandise, la PME lorraine veut poursuivre sa trajectoire de croissance.

En 2022, Fabien Carpentier deviendra l’unique actionnaire d’Enduiest — Photo : Jean-François Michel

Quelques semaines avant de signer définitivement le rachat de SM Ravalement, société installée à Reims, le dirigeant d’Enduiest, Fabien Carpentier, devenait champion de France des 24 heures en course à pied, en parcourant 248 kilomètres sans s’arrêter, les 23 et 24 octobre 2021 à Albi. "C’est la distance qui sépare Nancy de Reims", s’amuse le dirigeant du façadier lorrain installé à Pulnoy, en périphérie de Nancy. Si Fabien Carpentier peut rallier Reims depuis Nancy en courant 24 heures, il lui aura fallu plus de temps pour négocier sa première croissance externe : "Deux ans depuis le premier contact", précise le dirigeant d’Enduiest, qui évoque des contraintes liées au Covid et des négociations financières serrées avec l’ancien dirigeant, Laurent Segura.

La PME rémoise opère sur les mêmes marchés qu’Enduiest, à savoir la pose d’enduits et d’isolants sur les façades des bâtiments. "Ce sont des façadiers, exactement comme nous", se félicite Fabien Carpentier qui, en devenant propriétaire de SM Ravalement, intègre une société de 12 personnes et 1,5 million d’euros d’activité. "Enduiest a terminé l’année 2019 sur un chiffre d’affaires de 4,7 millions d’euros", précise le dirigeant, qui emploie 45 salariés. "En 2020, nous avons été contraints de stopper les chantiers pendant quinze jours, mais nous avons réussi à faire 4,4 millions d’euros. En 2021, nous serons à 4,8 millions d’euros de chiffre d’affaires, sans compter l’activité de SM Ravalement." A Reims, Fabien Carpentier compte atteindre 2 millions d’euros de chiffre d’affaires d’ici 5 ans. "Il y a du potentiel. À la fois sur le marché et dans l’entreprise", assure le dirigeant, qui va tout de même devoir investir environ 8 % du montant injecté dans le rachat pour remettre les process de SM Ravalement au niveau de ceux d’Enduiest, notamment dans l’informatique.

Vers un actionnaire unique

"Quand l’équipe de Reims m’a vu arriver, j’ai lu de l’inquiétude sur les visages. J’arrivais avec mon énergie et mes ambitions dans une entreprise qui ronronnait", se souvient Fabien Carpentier. "Maintenant, tout le monde est rassuré, nous allons pouvoir pousser sur la manette de l’accélérateur, tout doucement, mais résolument." Pour autant, ce rachat n’a pas rassasié le sportif de haut niveau, qui envisage déjà un autre défi : se tourner vers le sud. Opérant du Luxembourg aux frontières des Vosges, Enduiest ambitionne d’élargir encore sa zone de chalandise. "Après le territoire du champagne, nous allons nous rapprocher de celui des vins de bourgogne", glisse Fabien Carpentier, qui préfère rester discret sur l’opération.

Propriétaire de 40 % du capital d’Enduiest depuis 11 ans, Fabien Carpentier s’apprête à racheter l’intégralité des parts de la société à sa sœur, qui en détient 40 %, et à son père, fondateur et ancien dirigeant de l’entreprise, qui gardait 20 % du capital. "Mon père nous a laissé une société très saine, et nous avons réussi à la faire fructifier", se félicite le dirigeant d’Enduiest, qui deviendra dès 2022 l’unique actionnaire. Un tournant pour l’entreprise familiale, dans laquelle Fabien Carpentier a imposé sa manière de diriger. "Autour de moi, j’ai une équipe dont la moyenne d’âge tourne autour de 40 ans, des gens que j’ai choisis et en qui j’ai confiance". Une confiance qui trouve aussi ses fondements dans le sport : deux conducteurs de travaux d’Enduiest sont des amateurs de course d’endurance extrême. Mais le milieu sportif ne pourra pas combler tous les besoins de recrutements de la PME : "Il n’y a que 4 centres de formation au métier de façadier en France", se désole Fabien Carpentier, qui travaille avec l’équipe du CFA de Pont-à-Mousson pour bâtir une formation dédiée. "Il y a urgence. Dans 4 ou 5 ans, les anciens seront partis à la retraite, et le métier sera perdu".

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