L’emboutissage profond a longtemps été la spécialité de Mecam 44. "Il s'agit d'emboutir de l'inox, de l'aluminium ou de l'acier, en plusieurs opérations, jusqu'à donner à la pièce la forme souhaitée, sans déchirer la matière, explique Nadège Anselme, dirigeante de cette PME située à Divatte-sur-Loire (Loire-Atlantique), à l’est de Nantes. Il y a dix ans, quand j’ai repris l’entreprise, notre activité reposait à 80 % sur la fourniture de pièces pour l’industrie automobile, des prototypes fabriqués de 10 à 100 exemplaires. Mais depuis quelques mois, nous avons pivoté vers d’autres industries : le spatial, l’aéronautique, le luxe décoration."
Cette phase de diversification récente devrait s’accélérer tant l’entreprise va connaître dans les semaines qui viennent un grand changement : "Nous allons quitter nos locaux actuels, de 1 200 m2, pour un nouveau bâtiment de 2 400 m2, que nous avons acheté et que nous terminons de rénover, poursuit Nadège Anselme. Cela représente un investissement de 2 millions d’euros." Mieux éclairé, mieux isolé et mieux pensé en termes d’organisation des flux, ce bâtiment a été conçu avec les salariés. "C’est leur usine", lance la dirigeante.
L’outil industriel va également connaître une montée en puissance. "Nous bénéficions du plan de relance, à hauteur de 800 000 euros, précise la dirigeante. Nous ajoutons 800 000 euros de notre côté. BPI France nous a aidés et a entraîné avec elle les banques pour soutenir notre ambition."
Une défenseuse du made in France
Cet investissement a permis d’acheter "un laser fibre de découpe 5 axes" qui découpe en trois dimensions, ainsi que deux presses hydrauliques. La découpeuse laser arrivera d’Italie tandis que les deux presses sont issues du territoire hexagonal. "Je suis une ardente défenseuse du made in France, souligne-t-elle. C’est cohérent avec nos valeurs."
Le renforcement des capacités industrielles et la modernisation de l’outil vont confirmer la volonté de la dirigeante de ne plus dépendre d’un seul secteur et du prototypage. "On change de paradigme industriel, résume-t-elle. Nous passons d’un mono marché et des prototypes, à l’adressage de plusieurs marchés et à la production en petites et moyennes séries."
Le chiffre d’affaires de 1,5 million d’euros en 2021, devrait passer la barre des 3 millions en 2023. Les effectifs, de 11 en 2021, de 15 de 2022, seront de 25 en 2023. Ce développement s’accompagne également d’un élargissement de la palette des compétences de l’entreprise. "Nous sommes en train d’intégrer de nouveaux métiers, comme le roulage, l’assemblage et la finition, relate la dirigeante qui attache de l’importance à la polyvalence de ses salariés. Quand on recrute, on recrute en équipe. Mes salariés ne font pas tout le temps la même chose, et aiment se rendre disponibles pour les autres, quand ils ont fini un travail. Nous attendons le même état d’esprit chez nos nouvelles recrues." L’avenir ? "Nous avons une parcelle de 10 000 m2 qui entoure le nouveau bâtiment. Elle nous permettra de nous agrandir dans les années à venir. "