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Les robots-imprimeurs de Batiprint3D au défi de la maison à étage
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Les robots-imprimeurs de Batiprint3D au défi de la maison à étage

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Développant des outils robotiques pour bâtir des murs de logements en impression 3D, la start-up nantaise Batiprint3D va construire une maison à étage à partir de juin. Une première qui lui ouvrirait les portes du marché du collectif.

L'équipe de Batiprint 3D — Photo : Batiprint 3D

Brique après brique, Batiprint3D construit ses projets et son avenir. Née en décembre 2019 à Nantes, la start-up qui conçoit et fabrique des solutions robotiques pour l’impression 3D dans le bâtiment va donner forme à sa première maison à étage. Le projet va débuter en juin dans un écoquartier de Beaucouzé, dans le Maine-et-Loire, pour le compte d’un promoteur privé. Une première pour la start-up nantaise.

Batiprint3D comprend trois salariés permanents, épaulés par trois apprentis et trois chercheurs de l’université nantaise. Quand elle n’était encore qu’un projet de recherche de l’université de Nantes, la société a conçu un premier robot-imprimeur 3D. Il a permis d’ériger les murs d’une maison à Nantes, Yhnova, inaugurée en 2018. Ce logement social abrite toujours une famille de locataires. La deuxième version de cette solution robotisée, ou "machinerie" pour reprendre le terme de son directeur général Hedy Zouaoui, est plus légère. Elle sera utilisée pour édifier les murs en polymère isolant de la maison à étage.

De possibles marchés en France et à l’étranger

Si cette prouesse technologique est couronnée de succès, elle permettra à Batiprint3D "d’accéder au marché du logement collectif et de construire des immeubles types R + 1 ou R + 2", fait savoir Hedy Zouaoui. Toujours dans cet écoquartier de Beaucouzé, un bailleur social devrait faire appel à Batiprint3D pour la construction d’une dizaine de logements individuels. La start-up est également en contact avec un constructeur de maisons "qui envisage d’en construire une centaine en faisant appel à la fabrication additive sur un arc Caen-Royan", explique le dirigeant. Batiprint3D l’accompagnerait sur une première maison qui validerait le savoir-faire de la start-up avant d’affiner leur projet commun.

La deeptech nantaise a également des velléités à l’étranger. "Nous avons des pistes, notamment à Shanghai. La Chine étant un pays avancé sur le sujet de la fabrication additive, il y a peut-être des partenariats à développer", imagine Hedy Zouaoui. Le dirigeant de Batiprint3D lorgne aussi du côté du Canada, où il a des contacts et où il pourrait se rendre en septembre, Nantes Métropole embarquant dans ses valises quelques entreprises locales pour une visite de prospection-business sur place.

Le projet de maison à étage, dans le Maine-et-Loire — Photo : ERB

Une levée de fonds à la fin de l’année

Ces prochains mois vont également être consacrés à développer un nouveau robot, "lié à la transition énergétique", esquisse Hedy Zouaoui. Elle concevra à cet égard ce nouvel outil robotique permettant d'isoler par l'extérieur des murs existants. Le projet sera lancé en juin pour aboutir dans les vingt-quatre mois. Lauréat de deux concours en 2020, Batiprint3D est soutenu à hauteur de 90 000 euros par Bpifrance et 270 000 euros par l’Ademe pour développer de nouvelles solutions robotiques.

Pour financer son développement, la start-up va lancer en fin d’année une levée de fonds pour sa phase d’amorçage, dont le montant n’est pas encore connu.

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