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La jeune PME Batiprint3D commence à imprimer des logements
Nantes # BTP # Innovation

La jeune PME Batiprint3D commence à imprimer des logements

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Batiprint 3D va imprimer 10 logements cette année. L'innovation nantaise issue des laboratoires de l'Université est désormais une entreprise qui ambitionne de devenir le leader européen de la modernisation du BTP. En plus des impressions de logements, Batiprint 3D veut isoler les façades et vendre des robots aux acteurs du BTP.

— Photo : JDE

C’était un projet de recherche de l’Université de Nantes. C’est désormais une entreprise. Deux ans après l’inauguration de sa première maison construite en imprimante 3D, au sein du quartier de La Bottière, à Nantes, Batiprint 3D s’apprête à honorer ses premières commandes de maisons imprimées. La PME va imprimer à Beaucouzé, en Anjou, courant de l’année 2020, une maison individuelle pour le compte du constructeur ERB, basé à Chalonnes-sur-Loire (11 M€ de CA, 54 salariés). Un autre projet d’impression de neuf logements sociaux pour un bailleur social se concrétisera en 2020 en Anjou. Enfin, le promoteur parisien Compagnie de Phalsbourg (149 M€ de CA en 2018, 75 salariés), a aussi commandé un projet pour son complexe commercial Atoll (91 000 m²), près d’Angers.

Photo : Nantes Métropole

Pour chacune de ces réalisations, il s’agit d’imprimer, grâce à un robot, les murs des logements avec un polymère isolant. « Un béton bas carbone issu de la toute nouvelle usine vendéenne des Ciments Hoffman sera ensuite coulé à l’intérieur pour ériger les murs », explique Hedy Zouaoui, le président de l’entreprise Batiprint 3D. Cet entrepreneur du BTP, ancien dirigeant de la PME Seribat, détient 70 % du capital. Les 30 % restants sont répartis entre les trois enseignants-chercheurs à l’origine du projet : Benoit Furet, enseignant à l’IUT de Nantes et chercheur au sein du laboratoire LS2N de l’Université de Nantes, Sébastien Garnier et Philippe Poullain. L’imprimante 3D de Batiprint a nécessité le dépôt de 9 brevets, élaborés avec l’aide de la SATT Ouest Valorisation.

Isoler les façades et robotiser le BTP

Promoteurs ou constructeurs, pour chacune de leurs commandes, les clients de Batiprint 3D peuvent imaginer leurs projets de construction grâce à une application de réalité virtuelle développée en partenariat avec Piro, une PME de Bouguenais (400 000 € de CA, 3 salariés) dirigée par d’anciens élèves de Benoit Furet.

Mais la construction ne sera pas la seule source de revenus de la PME. Dans son business model, Batiprint3D compte aussi, avec son robot-imprimeur de murs, proposer des services d’isolations thermiques sur les façades grâce à un partenariat avec le groupe Soprema (2,63 Mds€ de CA en 2017, 7 100 salariés), le groupe spécialisé dans la couverture et l’isolation de bâtiments. Enfin, Batiprint 3D compte aussi vendre des robots sur mesure aux acteurs du BTP qui cherchent à automatiser leurs métiers. « Cela peut être un robot pour poncer, un robot pour monter les vitres ou un robot pour monter les canalisations », détaille Benoit Furet. « Nous assemblerons ces robots et nous créerons les logiciels en fonction des demandes », poursuit Hedy Zouaoui.

Contacts à l'international

Batiprint3D a déjà reçu des demandes du Texas mais pas seulement. Le projet initial a en effet permis de prendre contact avec de nombreux prospects, des Antilles à la Chine. La jeune PME nantaise cherche à lever des fonds pour accompagner sa croissance. Une dizaine de recrutements sont prévus dans les trois ans à venir. Objectif : devenir le leader européen de la modernisation du BTP.

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