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Les Côteaux Nantais veulent mettre la data dans les vergers
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Les Côteaux Nantais veulent mettre la data dans les vergers

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Développer un outil d'aide à la décision en mettant l'intelligence artificielle au service de l'arboriculture en biodynamie, tel est le pari porté par le groupe Les Côteaux Nantais qui produit et transforme sur son nouveau site de Remouillé, en Loire-Atlantique, pommes, poires, prunes, kiwis...

Les Coteaux Nantais ont regroupé à Remouillé leur siège social et leur unité de transformation de fruits — Photo : Les Coteaux Nantais

« En avril 2017, nous avons participé, avec Benoît Van Ossel, président des Côteaux Nantais , à une learning expedition à San Francisco. L'idée était de prendre de la hauteur par rapport au quotidien. Les sujets qui sont ressortis de ce voyage étaient liés à la data, à l'intelligence collective, au design thinking et à l'entreprise libérée. À notre retour la première chose que j'ai faite a été de prendre contact avec l'École de design de Nantes pour repenser l'aménagement de nos nouveaux locaux à Remouillé de façon à mixer les équipes. Ensuite, j'ai répondu à l'appel à projets du concours d'innovation Résolutions lancé par la Région, dans la catégorie Agriculture du futur » , rapporte Noah Courtial, directeur commercial et marketing des Côteaux Nantais. Le groupe (35 M€ de CA, 170 salariés) transforme et produit sur une centaine d'hectares plus de 39 variétés de pommes, mais aussi des poires, des fraises, des kiwis et autres fruits, cultivés en biodynamie. Ce mode d'agriculture met l'accent sur l'interrelation des sols, des plantes, des animaux, etc. et limite, dans la mesure du possible, les interventions extérieures.

La première base de données en biodynamie

« Nos vergers sont équipés de stations météo et, de façon générale, nous rentrons beaucoup de données qui nous utilisions jusqu'à présent pour des problématiques de traçabilité mais pas pour aider à la décision. L'enjeu est donc de créer la première base de données de la biodynamie. Un gros challenge car la biodynamie prend en compte des paramètres aussi divers que les sols, la lune, la météo... C'est un puzzle à 1 000 pièces », explique Noah Courtial. Dans le cadre de l'appel à projets, six apporteurs de solutions se manifestent. Trois sont éliminés car ils présentent des logiciels portant sur l'arboriculture classique, sans prendre en compte les spécificités de la biodynamie. Finalement le binôme retenu est constitué de l'Université d'Angers, associée à la société Heurisis, spécialisée dans la création de bases de données et manifestant un fort intérêt pour l'agriculture.

L'intelligence artificielle pour aider le responsable de verger

Leur travail consiste à recueillir les données accumulées pour établir des règles de conduite et produire un prototype d'outil d'aide à la décision qui assiste le responsable de verger dans toutes les actions qui rythment l'année : taille, éclaircissage, greffe... « Notre objectif final est de concevoir un outil à vocation pédagogique qui, dans un premier temps, enrichira nos savoir-faire en interne et, qui pourra ensuite servir à accompagner des producteurs qui voudraient se lancer en biodynamie », annonce Noah Courtial.

Une première simulation du prototype est attendue l'année prochaine. Le projet, qui bénéficie d'un financement de 20 000 euros sur huit mois par la Région dans le cadre du concours Résolutions, sera ensuite pris en charge par les Côteaux Nantais si les résultats sont convaincants.

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