Le nouvel écrin de la formation au design, à Nantes, est une école dont la singularité architecturale marquera les regards. Dans ce bâtiment de plus de 11 000 m2 qui aura nécessité trois ans de travaux, les 1 800 étudiants de la nouvelle école de design de Nantes viennent de faire leur rentrée. Les escaliers et les rampes d’accès aux 60 salles de cours s’élèvent au-dessus d’une agora de 500 m2, couverte d’une structure gonflable à 18 m de hauteur. Cet ensemble a été pensé comme une "cale pour les navires" par Marc Mimram, l’architecte en chef du cabinet parisien Marc Mimram Architecture Ingénierie. "L’ensemble se compose d’un bâtiment principal de 8 000 m2, et d’un autre 3 000 m2 relié par des passerelles", précise l'architecte.
Collaborer avec les acteurs du tissu économique
D’un coût de 26 millions d’euros, l’école de design Nantes Atlantique est ancrée au cœur du quartier de la création su l’île de Nantes. Parmi les financeurs, à hauteur de près de 5 millions d’euros, on trouve la Région des Pays de Loire dans le cadre de sa politique de soutien à l’enseignement supérieur et la recherche. Autre partenaire clé de ce financement, avec une enveloppe de 9,7 millions d’euros : la CCI Nantes Saint-Nazaire. La Métropole de Nantes a également participé au financement de ce projet à hauteur de 4,75 millions d’euros.
"L'école de design de Nantes est l'un des fleurons des écoles qui sont dans l'environnement de gestion de la CCI, rapporte Yann Trichard, son président. Le design irrigue de plus en plus les entreprises, et il était important d'avoir près d'elles une structure qui forme des jeunes dans leur domaine d'activité. Quand un designer entre dans une entreprise, il lui apporte de la valeur ajoutée".
Le design irrigue les entreprises
"Nous formons des professionnels de l’innovation qui doivent être en prise avec la vie réelle, et se projeter dans la manière dont on vivra demain, pour en dessiner, dès aujourd’hui, les usages", précise Christian Guellerin, le directeur général de l’école de design Nantes Atlantique.
Sur le plan pédagogique, un axe fort sera donné à la responsabilité sociétale et environnementale, la RSE. "Le projet pédagogique donne une place inédite à l’humanisme et à l’éthique, souligne Anne Brochard, présidente de l’école de design Nantes Atlantique. Notre enjeu est de former des designers qui ont ancré en eux cette responsabilité sociétale et environnementale."
Au-delà des cours qui seront distillés, le bâtiment lui-même invitera à l’échange. Sanjit Manku, du cabinet de design Jouin Manku, a conçu l’aménagement des espaces intérieurs, dont l’agora, lieu prédestiné à l’échange.
Un projet à l’international à Bruxelles
De nombreuses applications concrètes sont explorées par les étudiants dans le cadre d’une dizaine de formations et de cinq laboratoires : Care Design Lab (santé & qualité de vie environnementale et sociale), Food Design Lab (nouvelles pratiques alimentaires), Digital Design Lab (innovation numérique), City Design Lab (transition vers la ville durable) et Media Design Lab (communication et information). Parmi les nouveaux diplômes, l’école propose un Diplôme national des métiers d’art et du design (DN Made), orienté vers la mode. "Notre formation reposera sur l’utilisation de nouveaux matériaux et sur le recyclage, pas sur le stylisme", ajoute Christian Guellerin.
Tournée fortement vers l’international, avec une école ouverte à Cotonou (Bénin) et des bureaux à Pune (Inde), Shanghai (Chine), Sao Paulo (Brésil) et Montréal (Canada), l’école envisage de s’implanter à Bruxelles et regarde aussi du côté d’Istanbul et Djakarta.
Morgan Guyader, ancien élève de l’école, cofondateur de Malàkio, entreprise qui conçoit des objets à partir de coquilles d’huîtres recyclées, a conçu la nouvelle plaque de l’école. Signe que la nouvelle génération est en place.
