Comment, d’un seul regard, consulter nombre d'informations sur l’état général d’une personne âgée pour mieux la prendre en charge ? C’est à cette question que souhaite répondre la start-up nantaise Pixaid, en concevant et développant une application qui sera commercialisée en juin auprès des Ehpad, des établissements médico-sociaux et des services de soin à domicile.
Pictogrammes et couleurs
À l’origine, un questionnement remontant à 2016 au sein d’une maison de retraite entre une infirmière PRAP (Prévention des risques au travail), une infirmière coordinatrice et une kinésithérapeute : que faire pour mieux recentrer l’accompagnement du senior ? Cette dernière Héloïse Goebel, décide alors de creuser la problématique. En juin 2020, cette jeune femme aujourd’hui âgée de 31 ans crée avec Ronan Marret, développeur, et Maxime Louche, illustrateur (32 ans tous deux), la start-up Pixaid.
L’application qu’elle imagine, nommée Esquisse, propose une traduction visuelle des éléments du dossier de soins sous forme de pictogrammes et d’un code couleur. Les informations sont réparties en dix catégories pour en faciliter la lecture. Elles condensent des éléments sur la capacité d’autonomie du résident, ses aptitudes physiques, ses habitudes de vie, ses préférences, etc.
Pour une prise en charge personnalisée
Ainsi, pour chaque résident d’Ehpad, une fiche visuelle et interactive est-elle dressée, permettant pour qui la lit une "compréhension intuitive et instantanée de l’état général de la personne", souligne Héloïse Goebel. Cet outil "unique", selon la présidente de Pixaid, regroupe des informations jusqu’ici dispersées entre différents dossiers sans se substituer à celui purement médical.
Le personnel de soin comme de restauration, le kiné comme l’animatrice, y piocheront les données qu’ils souhaitent en fonction de l'activité pour une prise en charge personnalisée du résident.
Adapter l’application aux personnes atteintes de handicap
Testée dans un Ehpad de Saint-Nazaire depuis décembre, l’application est déployée en parallèle dans un établissement d’accueil temporaire pour seniors du sud Loire. Héloïse Goebel estime prématuré de prédire un chiffre d’affaires à l’issue des six premiers mois, tout comme a fortiori d’évoquer une échéance sur la rentabilité du projet. "Si une centaine d’applications sont commercialisées la première année, ce serait l’idéal", glisse-t-elle tout juste.
À défaut d’un tableau de marche clairement établi, un autre projet mûrit dans les esprits qui pourrait se concrétiser d’ici un an : revisiter l’application à destination du secteur du handicap. "L’outil existe, remarque Héloïse Goebel, l’idée serait de le réadapter à destination de foyers accueillant des personnes en situation de handicap, physique ou mental, pour également bénéficier d’une vue globale de leur situation."