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La reprise de la PME nantaise Woodbrass se précise
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La reprise de la PME nantaise Woodbrass se précise

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Pour relancer Woodbrass, en redressement judiciaire depuis octobre, le projet porté par son actuel président, Christophe Chauvin, associé à Algam, ETI de Thouaré-sur-Loire, est seul en lice. Une mobilisation des salariés du numéro un français de l'équipement musical a pesé dans la balance alors que l'actionnaire majoritaire, Sodero Gestion, avait initialement d'autre visées.

Les salariés de Woodbrass se sont prononcés pour le plan de leur président associé à l'entreprise de Thouaré-sur-Loire, Algam — Photo : Woodbrass

La cacophonie autour du numéro un français de la vente d’instruments de musique en ligne, la PME de Saint-Herblain Woodbrass (50 M€ de CA en 2019) est en passe de laisser place à une partition plus lisible. Deux projets de reprise étaient sur la table, avec au milieu des salariés qui étaient entrés dans la danse pour défendre celui de leur président.

Lundi 15 février, ils avaient même envisagé de se rassembler devant les locaux nantais de Sodero Gestion, actionnaire majoritaire de Woodbrass, en guise de défiance à son projet de redressement. Avant de se rétracter, ayant été informés du coup de théâtre conclu le lendemain mardi 16 février au tribunal de commerce de Nantes : Sodero a changé son fusil d’épaule. Le projet porté par Christophe Chauvin, l’actuel dirigeant de Woodbrass associé à l’ETI Algam, soutenu par une écrasante majorité des salariés, est désormais seul en lice.

Licenciements et magasins fermés

Créé voici 22 ans par Christophe Chauvin, qui en est toujours président, Woodbrass a été placé en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Nantes en octobre 2020. En décembre, le dirigeant annonçait aux salariés qu’il envisageait de redresser la barre accompagné par l’ETI de Thouaré-sur-Loire Algam. Les deux entités se font confiance mutuellement. Elles sont en relation depuis des années, cette dernière, numéro un en France de la distribution de musique et numéro 2 en Europe (250 salariés dans l’Hexagone, 165 M€ de CA) étant l’un des plus gros fournisseurs de Woodbrass.

Entre-temps, des premiers efforts ont été enclenchés. Huit salariés sur la centaine qu’emploie Woodbrass ont subi un licenciement économique. La PME s’est par ailleurs délestée de deux de ses cinq magasins physiques à Paris pour réaliser des économies de loyer.

En parallèle, l’actionnaire majoritaire de la PME de Saint-Herblain, le capital investisseur Sodero Gestion (Groupe Caisse d’Épargne), avait son propre plan de reprise. S’y associaient le groupe manceau CSI (Creative Show Industry, 60 M€ de CA) et SonoVente (siège social en Île-de-France, 35 M€ de CA en 2018), l’un des plus gros concurrents de Woodbrass. Tous trois mettaient sur la table 8 millions d’euros sur trois ans pour redresser la PME de Saint-Herblain et garantissaient de préserver les emplois.

Audience devant le tribunal de commerce

Or, le 25 janvier, le CSE a interrogé les salariés sur ces deux plans de relance. Sur les 98 sondés, 82 ont répondu et 81 se sont prononcés pour celui porté par le duo Chauvin-Algam, un pour Sodero. Un plébiscite qui repose sur plusieurs facteurs : la proximité géographique avec Algam, la confiance qui unit depuis des années Woodbrass et son fournisseur mais aussi la crainte pour les salariés qu’à terme, malgré son engagement, le trio Sodero-CSI-SonoVente n’engage des économies d’échelle et par ricochet des réductions d’effectif.

Au tribunal de commerce de statuer désormais fin mars-début avril, à l’issue de la période d’observation, sur le plan de redressement Chauvin-Algam. Ce qui mettrait une note finale au dossier de reprise de Woodbrass marqué par de multiples rebondissements.

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