Quand Fabien Monvoisin fonde Crédit Conseil de France en 1997, pour proposer du regroupement de crédits aux particuliers, son activité se développe à travers la création d’agences physiques. Au fil du temps, le numérique, notamment, est venu bouleverser les habitudes. En vingt-cinq ans, le Bretillien a ainsi élargi son modèle, donnant naissance au groupe Win’Up (ex-MBN Group ; 160 collaborateurs). Celui-ci compte aujourd’hui Crédit Conseil de France (39 agences en franchise, 1 en propre et 5 en cogérance), mais aussi Money Up (grossiste en regroupement de crédits), Bank’r (société de crédits pour professionnels) depuis 2022 et Finidemepriver.com en cours de déploiement pour 2023.
"Face aux crises que nous traversons, il nous faut muter vers d’autres canaux d’acquisition, d’autres produits et d’autres marchés", explique le dirigeant rennais. Le Covid, notamment, avait fait chuter l’activité du groupe de 30 % en 2020. "Cela nous a poussés à nous réinventer et à accélérer les projets de digitalisation, pour aller chercher de nouveaux clients", poursuit-il. Pour son vaisseau amiral basé au Mabilay Rennes, Crédit Conseil de France (20 collaborateurs + 100 personnes chez les franchisés), Fabien Monvoisin entend poursuivre le développement de franchises, avec l’ouverture en ce début 2023 d’agences à Vannes, Brest, Tourcoing, Saint-Etienne et Châteauroux. Puis de 10 agences par an jusqu’en 2026. Et en même temps, il compte leur faciliter le travail grâce au digital et aux nouvelles technologies.
Des outils numériques pour Crédit Conseil de France
Win’Up investit en effet actuellement dans le développement de solutions informatiques qui vont lui permettre une gestion automatisée d’un dossier de regroupement de crédits. "En rentrant les données de nos partenaires prêteurs (établissements bancaires spécialisés dans le financement de regroupement de crédits, NDLR), nos conseillers vont bénéficier d’une aide à la décision, et à l’orientation des dossiers, précise Fabien Monvoisin. Cela permet un gain de temps, mais aussi de recruter plus facilement des collaborateurs !" De même, l’entreprise veut désormais se passer de l’achat de leads (contacts et potentiels clients) pour être capable de générer elle-même son trafic de clients. "Pour cela, nous avons ouvert une "landing factory", qui crée du contenu pour des mini-sites internet qui nous apporteront bientôt nos propres leads exclusifs", détaille le PDG de Win’Up. Ce système permet de réduire le délai de prise de contact avec un prospect, afin de gagner des clients sur un marché ultra-tendu. Pour cela, Win’Up a signé avec l’opérateur télécoms bretillien Hexatel, basé à Noyal-sur-Vilaine, pour connecter directement sa téléphonie à son outil de CRM et ainsi "fiabiliser l’expérience client".
Avec ses nouveaux outils technologiques, Fabien Monvoisin se dit "prêt pour un second semestre 2023 qui s’annonce prolifique en termes de demande, tout comme 2024. Le budget des ménages est impacté par l’inflation, après avoir subi le Covid et la hausse des prix de l’immobilier. Nous devrions voir une augmentation des demandes de regroupement de crédits, analyse-t-il. De plus, dans notre domaine, beaucoup d’acteurs du regroupement de crédits sont rachetés par des fonds d’investissement, ce qui va provoquer une redistribution des cartes et des parts de marché. Nous, nous restons 100 % indépendant et breton."
Recruter 50 mandataires pour Money Up
Dans ce contexte, et après avoir retrouvé son niveau d’activité de 2019 (CA non communiqué), Win’Up espère ainsi maintenir la barre et de nouveau atteindre la rentabilité en 2024. Pour ne pas, lui-même, subir les aléas de l’activité économique, le dirigeant breton a également décidé de diversifier ses marchés. Et il met des billes dans plusieurs projets. À commencer par Money Up, créé il y a six ans pour mener une activité de "packageur" dans l’intermédiation en regroupement de crédits (sorte de grossiste, intermédiaire entre les banques et les organismes prêteurs). La structure emploie déjà une quarantaine de mandataires indépendants et lance une grande campagne de recrutement pour compléter son maillage national de 50 nouveaux ambassadeurs. "Notre objectif est de multiplier par deux le volume financier de la marque en 2023", espère Fabien Monvoisin.
Relance de Finidemepriver.com
En parallèle, son groupe réactive un site qu’il avait tenté de lancer en 2019 et baptisé Finidemepriver.com. Il s’agit d’un service 100 % web, un spécialiste du regroupement de crédits, comme Crédit Conseil de France, mais sans aucune agence. Tous les dossiers ont pour vocation à être traités en ligne. "Ce qui n’a pas fonctionné en 2019, c’est l’humain", confie Fabien Monvoisin. En clair, la personne recrutée pour le lancement n’a pas fait l’affaire, et le projet s’est vu mis entre parenthèses pour cause de pandémie mondiale. "Désormais, le "full web" est un moyen de consommation de beaucoup de Français, qui n’ont plus forcément besoin d’un contact en physique. Cette fois-ci, nous avons revu le modèle. Nous allons créer une équipe totalement dédiée à FDMP." Win’Up recrute donc 10 collaborateurs à Rennes, selon des profils de curieux, à l’aise au téléphone et à la sensibilité commerciale, et qu’il va former à ses process. "Nous proposons des contrats de travail de 35 heures sur 4 jours par semaine", précise le dirigeant, qui veut mettre des atouts dans la balance du recrutement.
Bank’r pour s’ouvrir aux professionnels
Enfin, après avoir misé sur les particuliers, Win’Up s’ouvre maintenant au marché des professionnels. Avec deux associés, Julien Boudekhane et Joseph Malfait, Fabien Monvoisin a lancé Bank’r en 2022. La jeune société propose des solutions de financement et de gestion de patrimoine pour les professionnels "qui n’ont pas trouvé de solutions auprès de leur banquier parce qu’ils ont une situation atypique par exemple, précise Fabien Monvoisin. Dans le contexte actuel, il y a un vrai marché qui s’ouvre à nous." Bank’r va pouvoir analyser les demandes de financement de trésorerie, de fonds de commerce, de murs commerciaux, sous forme de prêts ou encore de crédit-bail. "L’offre est structurée, nous avons quatre collaborateurs, et la structure est déjà bénéficiaire. Désormais, nous recrutons des mandataires, qui vont travailler comme des courtiers avec des établissements spécialisés de notre réseau, qui n’ont pas forcément pignon sur rue". D’ici à 2026, Bank’r devrait compter 50 mandataires sur toute la France.
